Le gouverneur de la province du Nord-Kivu, Julien Paluku, et neuf députés provinciaux se sont fait vacciner ce mercredi 03 octobre à Butembo, dans la province du Nord-Kivu, contre le Virus Ebola dont la maladie a déjà fait 106 morts, depuis le 1er août dernier.
Julien Paluku s'est fait vacciner au centre de santé Makasi, dans la commune de Kimemi, pour briser la peur qui règne dans le chef de la population de Butembo. Plusieurs habitants dans cette ville commerciale de plus d'un million d'habitants sont hostiles aux équipes sanitaires et se méfient du vaccin.
"Je voudrais rassurer toute la population que le vaccin qu'on est en train de nous administrer vient pour nous prévenir contre cette maladie pour que nous puissions échapper lorsque les conditions peuvent apparaître dans l'une ou l'autre situation. Nous voudrions donc briser cette rumeur des gens qui pensent qu'il y a de vaccin pour une catégorie de personnes et qu'il y a de vaccin pour la population qui doit mourir chaque jour. ça, ce sont de fausses rumeurs qui sont distillées dans l'opinion dans le simple but de voir simplement la population mourir", a déclaré l'autorité provinciale.
La résistance populaire contre les autorités sanitaires a pris une nouvelle allure dans la ville de Butembo. Mardi dernier, deux agents de la Croix-Rouge qui voulaient procéder à l'enterrement d'une victime décédée par la maladie à virus Ebola, ont été séquestrés par un groupe de gens inconnus, a appris ACTUALITÉ.CD
La maladie à Virus Ebola a fait un cinquième mort à Butembo, en début de semaine. La victime était une femme dont le test du laboratoire s'était révélé positif alors qu'elle se cachait au quartier Furu, dans le nord de la ville.
Ce quartier est considéré par la coordination de la riposte contre Ebola comme la "dernière poche de résistance" à Butembo.
"L’implication des leaders locaux qui montrent l’exemple est importante pour déconstruire les idées reçues", a indiqué dans un communiqué mercredi soir le ministère de la Santé qui a précisé que le vaccin reste le moyen "le plus efficace pour protéger de façon préventive les personnes à risque".
L’efficacité du vaccin est optimale lorsqu’il est administré dans les premières 48 heures, après l’exposition à un cas confirmé.
Si le vaccin est administré en retard et que la personne est déjà à un stade avancé de la période d’incubation de 21 jours, le risque de développer la maladie, même après la vaccination, est toujours présent, selon l'autorité sanitaire.
Yassin Kombi