Six cas confirmés d’Ebola ont été enregistrés à Beni (Nord-Kivu) pendant la grève générale de cinq jours décrétée par la société civile pour protester contre les tueries des personnes par des présumés combattants ADF.
La grève avait conduit à l'arrêt momentané des activités de vaccination et au moins 243 personnes qui étaient en contact avec les malades n’avaient pas pu être vaccinées, rapporte les autorités sanitaires.
"Ces événements liés aux massacres ne sont pas restés sans impact sur la riposte. Nous n’avons pas pu investiguer sur toutes les alertes qui nous sont parvenues. Les surveillances hospitalières, aux points d'entrée et aux points de contrôle ont été suspendues. Conséquence: il y a deux cas à l'hôpital général qui se sont avérés positifs. Nos équipes de vaccination n'ont pas pu construire les ceintures sur les cas confirmés et, pour cette période-là, il y a eu six cas confirmés pour lesquels on attendait 243 contacts qui n'ont pas pu être vaccinés du fait de ces actions de la grève, et tous les suivis des contacts n'ont pas été effectués", a déclaré dimanche Dr Bathé Tambwe, coordonnateur général de la riposte contre Ebola.
Plusieurs échantillons n’ont pas pu être examinés pendant la grève. Cette dernière a été suspendue vendredi dernier.
"Pour les malades hospitalisés nous étions dans l'incapacité de mener certains examens notamment de biochimie et dermatologie de routine de la prise en charge des malades dans les centres de traitement", ajoute le responsable de santé.
La dixième épidémie déclarée au pays a déjà fait 104 morts à Beni et ses environs ainsi que dans deux localités de la province de l’Ituri. 159 cas de fièvre hémorragique ont été signalés dans la région, dont 127 confirmés et 32 probables. Ces chiffres pourraient augmenter car 13 cas suspects sont en cours d'investigation, affirment les autorités sanitaires.
Yassin Kombi