<b>Les dirigeants de la société civile des villes de Beni et Butembo ainsi que des territoires de Beni et de Lubero ont adressé une lettre ouverte au président Joseph Kabila sur les tueries des civils dans la région suite à l’activisme des groupes armés notamment les ADF.</b>
De mai 2016 à avril de cette année, la société civile avance un bilan de 2459 personnes tuées dans les territoires de Beni et Lubero ainsi que dans les villes de Butembo et Beni par des hommes armés dont les islamistes des Forces démocratiques alliées (ADF).
<i>“Les citoyens congolais continuent à être sauvagement tués en territoires de Beni et de Lubero. Considérant uniquement les morts identifiés par les Forces Vives, le nombre est passé de 1116 en mai 2016 à 2459 en avril 2018, soit au moins 57 personnes tuées par mois ou une moyenne de 2 personnes tuées chaque jour. C’est trop ! Ce nombre se répartit comme suit : plus de 1465 personnes massacrées dans le territoire de Beni contre plus de 994 dans le territoire de Lubero”</i>, lit-on dans la lettre adressée au président de la République.
D’après les forces vives, 1657 personnes ont été enlevées par les assaillants, en deux ans, dans cette partie du pays. Parmi les otages, au moins 757 sont toujours en captivité. Plus de 7376 de violences sexuelles ont été documentées. Plusieurs maisons, écoles, structures de santé ont été vandalisées par des hommes armés, soulignent la lettre.
<i>“Jusques à quand les habitants de l’Est de la République continueront-ils à être des compteurs des actes d’atrocité ? Pourquoi, en dépit de nos cris, nos pleurs et nos multiples appels au secours, votre silence, celui du gouvernement congolais et celui de la communauté Internationale demeurent sans réponse appropriée ? Pourquoi les initiatives des députés en rapport avec la question du massacre de Beni-Lubero sont souvent étouffées dans l’œuf pendant que les actions militaires sont réduites au néant par l’ennemi ?”</i>, s’interroge la société civile.
La société civile demande à Joseph Kabila de “<em>prendre ses responsabilités</em>” afin de rétablir la sécurité dans l’Est de la RDC. C’est la deuxième correspondance, en deux ans, adressée par cette structure au chef de l’Etat en rapport avec la situation sécuritaire dans cette partie du pays.
<b>Patrick Maki</b>