Le gouverneur du Kasai Oriental, Alphonse Ngoyi Kasanji, dément les propos du clergé du diocèse de Mbuji-Mayi qui l’accusent d’avoir instruit les forces de l’ordre de “s’attaquer” à la cathédrale Saint-Jean Baptiste de Bonzola, le 21 janvier dernier, lors de la marche projetée par le Comité Laïc de Coordination (CLC).
Dans une mise au point adressée ce mardi 30 janvier au clergé, le gouverneur Kasanji affirme que les forces de l’ordre ont empêché la tenue de la marche suite à la menace de la sécurité publique.
“<i>Contrairement à votre affirmation, selon laquelle je me serai arrogé le droit d’interdire le culte divin au Diocèse de Mbuji-Mayi, il sied de vous rappeler que tout gouvernement responsable est appelé à prendre des dispositions idoines allant jusqu’à la restriction de certaines libertés en cas d’alerte ou attaque terroriste, menace imminente à l’intégrité physique des personnes et de leurs biens”, </i>dit le gouverneur Ngoyi Kasanji.
L’autorité provinciale du Kasaï Oriental parle d’un projet “macabre” contre la population de sa juridiction qui a été déjoué le 21 janvier par les forces de l’ordre.
<i>“Dans le cas de l'espèce, il a été question de faire échec au projet macabre des ennemis du peuple Est-Kasaien (...) Des sources sûres, les services ont étés informés de l’effervescence constatée dans l’achat des machettes, pneus usagés, bidons d’essence et autres préparatifs dans certains milieux politiques à l’approche de la date du 21 janvier. Tout ceci faisant penser à une attaque planifiée de ceux qui voudraient bien transformer la ville de Mbuji-Mayi en une poudrière. Ainsi donc, les dispositifs mis en place par les services de l’ordre l’ont été pour parer à toute éventualité et ainsi épargner des vies humaines”, </i>précise-t-il.
Le clergé du diocèse de Mbuji-Mayi accuse les forces de l’ordre d’avoir perpétré des actes de violence à la cathédrale Saint-Jean Baptiste de Bonzola et demande que “dignité” soit rétablie.
“Les <i>agents de l’ordre et de sécurité ont “profané nos églises, empêché les prêtres à célébrer la messe et l’eucharistie en lançant quatre bombes lacrymogènes dans la cathédrale Saint-Jean Baptiste de Bonzola, séquestré des fidèles et prêtres dans les paroisses, administré des coups et blessures volontaires à certains de nos fidèles”, </i>accuse le clergé.
Les manifestations publiques restent frappées d’interdiction dans plusieurs villes de la RDC.
Au cours de sa récente conférence de presse, le président Joseph Kabila a promis une nouvelle loi pour “<i>recadrer les manifestations”</i> en RDC, indiquant que la démocratie “<i>n’est pas la foire</i>”.
<b>Christine Tshibuyi</b>