RDC: L'UE peut mobiliser les USA et d'autres partenaires pour alourdir les sanctions (Pr. Matala -Tala)

Le Professeur congolais Léonard Matala-Tala, enseignant à Lorraine (France) également  Spécialiste des rapports entre l'Europe et l'Afrique, recommande le gel des avoirs des personnalités congolaises à partir de l'Europe afin d’obtenir l’alternance démocratique en RDC. Dans une interview ce jeudi 28 septembre 2017 à Bruxelles, Léonard Matala-Tala affirme que les anciennes sanctions en RDC ainsi que dans d’autres pays n’ont pas eu d’effets escomptés parce que<i> </i>l’UE ne peut pas prendre la place des propres ressortissants du pays. En RDC, le Professeur Matala-Tala  renvoie aux Congolais la responsabilité de trouver la solution aux problèmes internes.

<i>“L’Union européenne ne peut agir en dehors du droit. Le droit ici c’est les accords ACP. Dans le cadre de ces accords, l’UE peut sanctionner le pays mais en face c’est un État souverain, indépendant c’est comme ça qu’on respecte les règles. On peut regarder dans le passé est-ce que ces sanctions ont fonctionné? Au Burundi on avait sanctionné mais Nkurunziza est toujours là. A un moment donné, ces sanctions ne peuvent pas fonctionner parce que l’UE ne peut pas prendre la place des propres ressortissants du pays (...) il y a une responsabilité aussi de la classe politique congolaise pour que cette situation puisse changer”</i>, a dit le Prof Léonard Matala-Tala.

Pour parvenir à l’alternance, Léonard Matala-Tala estime que l’UE est un acteur majeur et peut mobiliser d’autres puissances étrangères en vue de contraindre les dirigeants congolais à l’alternance.

<i>“L’UE a un poids très influent parce que l’argent de tous ces dirigeants qu’on a aujourd’hui en Afrique est ici en Europe, il suffit que l’UE le bloque et ces gens vont souffrir. Pourquoi l’UE ne va pas jusque là? C’est une question qu’il faut se poser mais l’Union européenne a un poids et peut, à plusieurs manettes qu’elle peut activer, mobiliser les USA, le Japon et tous les autres partenaires pour pouvoir alourdir les sanctions. Si elle le fait pas, peut être qu’il y a d’autres agendas politiques qu’on ne veut pas nous dire. C’est certain!”</i>, a ajouté Matala-Tala.

Mercredi dernier, Marie Arena, eurodéputée belge du groupe des Socialistes et Démocrates, qui avait participé à la rédaction de la résolution du Parlement européen demandant des sanctions ciblées contre certains dirigeants congolais, est favorable à plus d’actions contre “ceux qui bloquent le processus démocratique en RDC”.

“<i>Depuis les manifestations réprimées à Kinshasa, on n’a pas cessé au niveau du Parlement européen de passer le message, de demander un certain nombre de sanctions. On a obtenu des sanctions ciblées contre les personnes qui bloquaient le processus électoral. On a cru que cela pouvait faire bouger, que le gouvernement était prêt à discuter, c’est ce qui a donné l’accord de la Saint Sylvestre. Et aujourd’hui on voit à nouveau que ça se referme”</i>, avait-elle indiqué dans une interview à     ACTUALITE.CD.