Une plainte est déposée, depuis mercredi 19 juillet 2017, auprès de l’auditeur général militaire des FARDC contre le gouverneur de la province de la Mongala, Bienvenu Essimba, pour génocide, assassinat, mutilation des cadavres, atteinte à la liberté de culte, organisation de la bande armée et pillage qui seraient perpétrés en date du 20 décembre 2016 à Lisala.
A en croire l’avocat des victimes, Me Zacharie-Richard Ntumba Musuka, qui a été accompagné par certains élus nationaux et notables de la province de la Mongala lors du dépôt de la plainte, il est reproché au gouverneur Bienvenu Essimba et consorts d’avoir attaqué et assassiné, par une bande dénommée «Bana Mbetenge», mobilisée et armée de fusils, de bâtons et de pierres les surveillants, les adeptes ainsi que le prophète “Waminene” dont le corps ont été mutilés et traînés par un véhicule jusqu'à la morgue le 20 décembre 2016.
L’avocat ajoute que les adeptes qui s’étaient enfermés dans l’église par peur de représailles ont été eux aussi tués, violés, brûlés vifs et s’était ensuivi un pillage perpétré par des militaires venus d’Angenga sous ordre de Bienvenu Essimba. <i>«Plusieurs personnes ont été tuées dont certaines ont été jetées dans les fosses septiques de Waminene et d’autres, poursuivies dans les maisons où elles s’abritaient, ont été sauvagement abattues»</i>, a-t-il ajouté.
Pour le contexte, Me Ntumba révèle que bien avant le 20 décembre 2016, le directeur provincial de l’ANR/Mongala avait lancé des invitations au prophète Waminene et son conseil y avait répondu à trois reprises, mais le directeur exigeait la présence physique du prophète sans être accompagné. La question au menu, croit-on savoir, trois enfants avaient jeté des pierres sur les adeptes lors de la procession de prière dans le quartier. A la suite d’un ultimatum lancé, le 18 décembre 2016, à Waminene sur les ondes de la Radio Liberté, le gouverneur Essimba, le ministre provincial en charge de l’Intérieur, le directeur provincial de l’ANR, deux colonels dont Kayembe Tshimanga alias Tshetsheni, Matadi et major Yuma ont fait irruption, deux jours plus tard, dans la propriété de Waminene alors que ce dernier et ses adeptes étaient en prière et lui ont demandé de les suivre au bureau. C’est au sortir du bureau qu’a eu lieu l’attaque de « Bana Mbetenge » à la hauteur du marché Agbeme Djalo.
Pour l’avocat de la famille du prophète, compte tenu du rang du gouverneur, ces faits sont constitutifs d’infractions les plus graves de génocide, d’assassinat, de mutilation des cadavres, de pillage, de violation de domicile d’atteinte à la liberté de culte et tant d’autres, passibles de peine capitale ou de la prison à perpétuité.
<b>Tchèques Bukasa</b>