L'important est-il pour le Rassemblement de se lancer dans une course présidentielle ? L'important n'est - il pas d’obtenir l'organisation des élections ? Au coeur de la polémique, le volte face de <a href="https://actualite.cd/2017/06/06/a-cote-sanctions-internationales-dany-b… Banza</a>, un membre du G7, la plateforme qui soutient la candidature de Moïse Katumbi à la présidentielle.
Dany Banza, président de l’Avenir du Congo (ACO) souhaite désormais voir Félix Tshisekedi être candidat du Rassemblement à la magistrature suprême. Il a déclaré dans une interview accordée au site 7sur7.cd
Contacté par <strong>ACTUALITE.CD</strong>, Dany Banza insiste sur l’impossibilité d’imaginer l'ancien gouverneur de l'ex Katanga candidat pour la prochaine présidentielle :
<blockquote class="blockquote-style-1 position-center text-left width-100" data-style="style-1" data-position="center" data-align="left" data-width="100"><em>"Il faut être réaliste par rapport aux enjeux de l’heure. Moïse ne s’est pas fait enrôler, il a peur d’affronter la justice, il faut être de mauvaise foi pour continuer à le faire miroiter la présidence"</em>.</blockquote>
Tant la planète est une, tant l'information n’a plus ni frontière ni délai. Cette prise de position a suscité des commentaires sur la toile. Félix Tshisekedi, lui, s'est abstenu de tout commentaire.
<blockquote class="blockquote-style-1 position-center text-center width-100" data-style="style-1" data-position="center" data-align="center" data-width="100">Dany Banza: "Nous avons besoin de Félix Tshisekedi"</blockquote>
Le fils du sphinx de Limeté vient de conquérir sans forcer<a href="https://actualite.cd/2017/06/18/dany-banza-demeure-vice-president-g7/"&…; un des alliés de Moise Katumbi,</a> son ami de lutte. Les téléphones n'arrêtent pas de sonner, la prise de position surprise de cet homme d'affaires fait jaser au sein de la classe politique congolaise. Félix, lui, s’est terré dans sa résidence de Limeté à Kinshasa comme s'il n’avait rien vu passer dans la presse. Tant le sujet sur cette possible candidature à la présidentielle reste assez délicat au risque de diviser complètement le Rassemblement, tant le silence de cet élu de Mbuji Mayi aux législatives de 2011 peut être révélateur et accusateur.<strong>
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<blockquote class="blockquote-style-1 position-center text-center width-100" data-style="style-1" data-position="center" data-align="center" data-width="100">Au regard des enjeux de l’heure, nous avons besoin de Félix pour la présidentielle et nous aurons besoin de voir Katumbi le soutenir, car il reste populaire dans le Katanga."<i> </i> insiste Dany Banza au téléphone d’ACTUALITE.CD.</blockquote>
Tshisekedi “muke” a sans doute esquissé un sourire à lire la position de Dany Banza qui n’est d’ailleurs pas le seul à encourager sa candidature pour la prochaine présidentielle. <a href="https://actualite.cd/2017/07/11/rdc-felix-tshisekedi-sera-candidat-de-l… Kabuya, le porte parole de l’UDPS avait déclaré récemment en l'absence de Kabund Kabund, secrétaire général du parti que la base aurait réclamé que Félix se présente à la présidentielle. </a>Augustin aurait-il dit tout haut ce que Félix Tshisekedi pense tout bas?
<h2><b>Félix - Moïse: jumeaux mais pas siamois</b></h2>
Le retournement d’un des membres fondateurs du G7 peut créer une méfiance entre les deux hommes politiques qui, même s’ils sont assez proches et luttent pour l'alternance politique, ne sont pas forcément inséparables au regard de leurs parcours. Certains observateurs les ont considérés comme des jumeaux par rapport à leurs objectifs communs. Jumeaux, peut être, mais on ne peut prétendre qu’ils soient siamois à vie.
La preuve : l'un est basé à Kinshasa, l’autre en Europe. L'un est à la fois héritier politique et biologique d’une grande figure de l'opposition congolaise [ Etienne Tshisekedi]. L’autre, un grand homme d’affaires gracié par Joseph Kabila après un long moment d’exil en Zambie, avec qui, il va travailler durant huit bonnes années. L'un est un mordu de la lutte politique ayant vécu plusieurs manifestations dans les rues de Kinshasa au côté de l<a href="https://actualite.cd/2017/07/01/udps-jean-marc-kabund-devant-commission…;’UDPS</a> dont il est membre depuis 1993. L'autre est un ovni dans l'opposition qui n’a pas encore fait ses preuves sur le terrain en tant qu’homme de lutte et prêt à prendre des risques sur le terrain. <i>“ il a été victime des gaz lacrymogènes lancés par les forces de sécurité congolaise lors de ses sorties judiciaires à Lubumbashi, il n’a pas supporté et s’est tiré dans le confort ”</i> se plaint un opposant proche du Premier ministre. <a href="https://actualite.cd/2017/06/16/rdc-moise-katumbi-annonce-retour-immine… Moïse Katumbi a annoncé le vendredi 16 juin, son retour “imminent” au pays</a>
<h3><b>Jamais deux sans trois</b></h3>
Moïse Katumbi, Félix Tshisekedi oui, mais pas sans <a href="https://actualite.cd/2017/05/01/presidentielle-2017-martin-fayulu-candi… Fayulu</a>. Une autre grande figure de l’opposition et membre du Rassemblement. Député et candidat à la présidentielle pour le compte du parti de l’Engagement pour la Citoyenneté et le Développement ( ECIDE). L’homme d’affaires a souvent fait profil bas pour garantir l’unité du Rassemblement. Comme lors de la <a href="https://actualite.cd/2017/04/29/p-lumbi-pouvoir-vient-daggraver-crise-s… de Pierre Lumbi</a> comme président du conseil de sages. Un choix très amer pour les opposants qui ont lutté depuis des années contre le système Kabila de voir l’ancien conseiller du Président en matière de sécurité, jusqu’en 2015, occuper le poste d’Étienne Tshisekedi. Sacrilège pour Olenga Nkoy, Bruno Tshibala et d’autres opposants qui ont préféré carrément claquer la porte du Rassemblement. Fayulu, lui, avait relativisé.
Pourtant en 2015, Martin Fayulu et les membres de la dynamique étaient les gardiens de l'opposition, mais aussi de la constitution. Avec des manifestations et des sensibilisations de taille dont la plus sanglantes était celle du 19 janvier contre la modification de la loi électorale. Plusieurs personnes avaient été tuées. Moise Katumbi était encore avec Kabila. Félix TshisekEdi et les membres de l’UDPS étaient en discussion avec le pouvoir pour une transition après la fin du mandat de Joseph Kabila.
Reste plus à imaginer, avec un peu d'optimisme que les ambitions très poussées des membres du Rassemblement qui se révèlent peu à peu ne divisera pas davantage la principale plateforme de l'opposition, héritage de l’éternel opposant, Etienne Tshisekedi.
<a href="https://twitter.com/Ange_kason"> <strong> Ange Kasongo</strong></a>