RDC : Une radio assiégée et des journalistes bloqués pendant des heures par des militaires au Sud-Kivu

<p class="x_MsoNormal"><strong>Communiqué. </strong></p>
<p class="x_MsoNormal">Journaliste en danger (JED) est extrêmement indignée par l’incursion d’un groupe d’éléments des Forces Armées de la RD Congo (FARDC), lourdement armés, qui ont encerclé la <b>Radio Mutanga FM</b>, station communautaire émettant à Shabunda, une cité située à 345 km de Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu (Est de la RD Congo), et enfermé, pendant des  heures, les journalistes dans les locaux de ce média.</p>
<p class="x_MsoNormal">Selon les informations concordantes recueillies par JED et confirmées par le responsable de cette station,  la Radio Mutanga FM a été contrainte d’interrompre brusquement ses émissions, le lundi 12 juin 2017, pendant deux heures, suite à l’occupation de ses installations par plusieurs éléments des FARDC, venus pour arrêter le président local de la société civile qui intervenait en direct au cours d’une émission intitulée <i>« Société civile congolaise »</i>.</p>
<p class="x_MsoNormal">Cette incursion fait suite à la diffusion d’une émission  consacrée, notamment à la situation sécuritaire dans la cité de Shabunda. En effet, le président local de la société civile dénonçait l’évasion spectaculaire du cachot du parquet de Shabunda d’un voleur en complicité, selon lui, avec des agents de sécurité. Les militaires ont brusquement débarqué à la radio à bord de leurs véhicules dans le but de procéder à l’arrestation du président de la société civile. Après avoir barricadé toutes les voies d’entrées et de sorties de cette station de radio, ils ont intimé l’ordre aux journalistes d’interrompre toutes les émissions. Les journalistes trouvés sur place ont été interdits de quitter les lieux ou de passer des appels.</p>
<p class="x_MsoNormal">Contacté par JED,  un journaliste de cette station de radio a témoigné que : <i>« Nous étions enfermé dans les locaux de la radio de 18 h à 20 h30’. Pendant tout ce temps, les militaires des FARDC ont confisqué nos téléphones et nos dictaphones dans le but de nous empêcher de contacter nos proches se trouvant en dehors de nos installations, de les prendre en image et de ne pas enregistrer leurs menaces. Nos outils de travail nous ont été restitués peu avant de quitter nos installations. Avant de partir, ces militaires des FARDC nous ont proféré des menaces en nous promettant de venir saccager nos équipements au cas où nous parlons en mal d’eux. Ils n’ont pas pu mettre la main sur le président de la société qui se cachait dans nos installations »</i>.</p>
<p class="x_MsoNormal">Journaliste en danger (JED) dénonce et proteste énergiquement contre cette énième attaque des installations d’un média par des hommes armés qui agissent en toute impunité. Cela témoigne  d’un climat d’insécurité généralisée dans lequel travaillent les journalistes et les médias dans l’Est de la RD Congo.</p>