Le président de l’Alliance pour le Renouveau du Congo (ARC) s’est confié ce lundi 29 mai 2017 à ACTUALITE.CD afin d’aborder certaines questions d’intérêt national. Olivier Kamitatu affirme entre autres, que l’enjeu actuellement pour le Rassemblement est le respect de l’intégralité de l’Accord du 31 décembre en vue d’une alternance démocratique en RDC.
<b>Après la formation du gouvernement Tshibala, le Rassemblement s’est découragé ? </b>
<em>Le Rassemblement ne s’est pas découragé. Il a traversé une période particulièrement difficile avec la disparition de son président Etienne Tshisekedi. Son départ a créé un vide immense qui a ouvert la voie aux turbulences, à une forme de confusion qui a contribué à une démobilisation passagère de quelques cadres. Cependant, le soutien de la population pour l’alternance et à la fin du système Kabila est demeuré intact. Le temps a été mis à profit pour adopter les nouvelles structures du Rassemblement ainsi que le règlement intérieur. Aujourd'hui, le président Félix Tshisekedi est pleinement aux commandes. A ses côtés, il nous appartient de galvaniser les énergies et reprendre le combat dans l'esprit qu’Etienne Tshisekedi a légué aux hommes et femmes gagnés par les valeurs de démocratie et de liberté.</em>
<b>Espérez-vous toujours la formation d’un autre gouvernement selon l’esprit de l’Accord du 31 décembre ?</b>
<em>La politique est dynamique et rien n’est impossible. Mais il faut bien réaliser que pour le Rassemblement la priorité n’est pas la formation du gouvernement ni le partage du pouvoir. Pour le Rassemblement, le vrai, le seul et unique enjeu réside dans l’organisation des élections libres, démocratiques et transparentes pour permettre aux congolais de choisir en toute liberté et dans la plus grande transparence le successeur de Joseph Kabila. Ces garanties, nous les avions négociées et obtenues. Elles sont reprises dans l'Accord signé le 31 décembre 2016 au Centre Interdiocésain. Le refus du pouvoir de souscrire aux dispositions qui n’ont en rien à voir avec le partage du pouvoir est pour nous une preuve évidente de la mauvaise foi de la majorité à organiser des élections crédibles (...).</em>
<b>Aujourd'hui, quel est le cheval de bataille du Rassemblement. Gouvernement, CNSA élections ? </b>
<em>Le cheval de bataille n’a pas changé. Il demeure encore et toujours le respect de l’intégralité des dispositions de l’Accord de la Saint Sylvestre. Le Rassemblement refuse de souscrire à la parodie de l’arrangement signé par une poignée d’opposants recrutés à coups de billets verts pour faire croire aux congolais et au monde qu’on respecte un accord dont, en réalité, on dénonce malicieusement toutes les dispositions contraignantes. En refusant de souscrire à leurs obligations, les signataires de la majorité ont commis une faute. La satisfaction sera de courte durée car ils ont délibérément engagé le pays dans la voie de l'ingouvernabilité et de l’impasse.</em>
<b>Comment évaluez-vous le processus d'enrôlement des électeurs au pays ? </b>
<em>Ce processus brille par son opacité. Les données consolidées sont douteuses. Les experts neutres doivent se pencher sur la question et nous rassurer. L’OIF et les Nations-Unies disposent de l’expertise et de l’expérience nécessaires pour garantir le sérieux du processus. En l’absence totale d’éléments contradictoires d’évaluation, nous mettons en doute le travail de la CENI de Corneille Nangaa qui est totalement inféodée au régime de Joseph Kabila.</em>
<b>La CENI va-t-elle respecter le temps imparti par l’Accord pour organiser les élections ? </b>
<em>Rien à ce stade ne permet de l’affirmer puisqu’elle s'abstient de publier le calendrier.</em>
<b>Certains gens voudraient qu’on organise le référendum ou réviser la constitution. Votre avis ? </b>
<em>C’est le moyen le plus sûr pour déclencher une guerre civile.</em>
<b>Interview réalisée par Patrick Maki </b>