RDC: Les médecins annoncent un deuil de trois jours pour protester contre l’insécurité

Le Syndicat National des Médecins ( SYNAMED) a  annoncé samedi 29 avril 2017 qu'il va décréter un deuil  national de trois jours à dater de jeudi 04 mai au  samedi 6 mai 2017 sur toute l'étendue de la RDC suite à la mort de trois médecins tués dans la province du Kasaï Central (Centre de la RDC).

Dans une déclaration faite par le bureau Exécutif du SYNAMED, Docteur Mankoy Badjoky, secrétaire général de ce syndicat souligne que le deuil national des médecins n'a pas été décrété contre la population. Pour lui, il s’agit d’une expression de l'indignation des professionnels de la santé.

«Dans nos us et coutumes, quand nous (Médecins) sommes en deuil, nous ne pouvons pas travailler. Mais par respect à notre serment, les urgences et les gardes seront assurées pendant le 72 heures de deuil», a déclaré le Dr Mankoy.
Le secrétaire général du SYNAMED indique également qu’à travers le deuil national, les médecins vont protester contre l’attitude de certains politiques qui instrumentalisent la population contre les “non originaires” de la région du Kasaï.
«Ce deuil est décrété contre la politisation d'une frange de la population par les politiciens pour poser des actes ignobles envers les non originaires et contre l'inefficacité des services de l'ordre et de la Sécurité à protéger les citoyens et leurs biens», a t-il ajouté.

Le SYNAMED demande à toutes les structures qui gèrent les Médecins notamment les structures officielles du ministère de la Santé Publique de dénoncer publiquement les actes ignobles au lieu de se cacher dans un mutisme suspect et complice.
Pour le contexte,  trois médecins congolais ont été tués au courant de ce mois d'avril en RDC. Il s'agit de Dr Gilda Byamungu, tué chez lui à Uvira au Sud Kivu par des hommes armés non identifiés, Dr Bertin Mwamba et Dr Van Mbuyi tués l'un à Shakafutshi et l'autre à Senge en territoire de Tshikapa dans la province du Kasaï à la suite des tensions interethniques entre les Tchokwe et les Luba.
<strong>Christine Tshibuyi</strong>