Kinshasa : La marche pacifique du Rassemblement a finalement laissé place à une ville morte

Le Rassemblement des forces sociales et politiques acquises au changement a appelé à une marche pacifique ce lundi 10 avril 2017 sur toute l’étendue de la République Démocratique du Congo pour exiger l’application de l’Accord du 31 décembre.

A Kinshasa, tout ne s'est pas déroulé comme prévu. Alors que l'on s’attendait à une grande mobilisation de la part des sympathisants de cette plateforme politique de l’opposition, c’est finalement une paralysie quasi-totale des activités dans toute la ville qui a été observée.

Du boulevard du 30 Juin, en passant par le boulevard Lumumba, l’espace du boulevard Triomphal, Limete, Masina, Ngaba, l’Unikin et autres coins, le constat a été le même : paralysie des activités. Boutiques, magasins, marchés et petits commerces sont restés fermés tout l’avant-midi.

Les transports en commun se sont faits rares sur toutes les grandes artères de la ville de Kinshasa, hormis les bus TRANSCO de la compagnie étatique, visiblement en manque de clients. Les motos-taxis, communément appelés « Wewa », ont circulé au compte-gouttes. Beaucoup de bus mercedès dits « 207 » qui assurent le transport en commun n’ont pas assuré leur service aujourd’hui

« Tout tourne au ralenti ici à Masina. D’habitude, le Marché de la Libération est plein de monde, on nous surnomme même "Chine populaire". Mais, aujourd’hui, voyez  comment c’est vide. Si moi je suis sorti, c’est parce que je suis tout simplement téméraire, sinon tout est anormal ici », raconte Malika, la  trentaine révolue.

Cette paralysie constatée des activités a aussi pour cause le renforcement du dispositif sécuritaire dans tous les coins stratégiques de Kinshasa. Les éléments de la Police nationale congolaise (PNC) et les FARDC ont été stationnés dans les ronds-points et les arrêts de bus pour dissuader tout regroupement de personnes.

« Les éléments des FARDC, sur réquisition de l'autorité politico-administrative, ont été appelés en renfort pour prêter mains fortes aux unités de la police nationale et donner force à la loi », a déclaré le porte-parole de la PNC, le colonel Mwanamputu.

Aucun incident majeur n’a été déclaré à travers la ville de Kinshasa. La population s’est retranchée chez elle et les forces de sécurité sont restées maîtresses des rues. la Majorité présidentielle a crié à un "échec cuisant".

« Vous êtes vous-même les premiers témoins que cet appel à la marche pacifique est un échec cuisant », a dit Aubin Minaku devant la presse.

Du coté du Rassemblement, l’on entrevoit les choses d'une autre manière. D’après Martin Fayulu, cette paralysie des activités prouve à suffisance la force de la mobilisation du Rassemblement.

A la place d’une marche pacifique comme prévue par le Rassemblement, les habitants de Kinshasa ont finalement observé une ville morte comme c'était le cas le lundi 3 avril dernier.

<strong>Franck Ngonga</strong>