Fayulu : «Nous avons changé de stratégie pour ne pas livrer notre population aux carnassiers»

Alors que la Majorité Présidentielle considère l’appel du Rassemblement à la marche pacifique comme un échec «cuisant», Martin Fayulu, cadre de cette plateforme de l’opposition, ne voit pas les choses de cette manière. Le président de l'Engagement pour la Citoyenneté et le Développement (ECIDE) se dit totalement satisfait de cette journée qui s’est finalement transformée en une ville morte.

Dans une interview accordée ce lundi 10 avril 2017 à ACTUALITE.CD, Fayulu avoue que la stratégie a été revue pour éviter un bain de sang à Kinshasa.

<strong>Finalement votre appel à la marche pacifique se solde par un échec, comme l’estime Aubin Minaku ?</strong>

Nous avons changé des stratégies parce qu’hier soir, nous avons vu un déploiement important de forces de l’ordre. Nous sommes allés à Kintambo où nous avons vu comment ils se ravitaillaient en carburant. C’est pourquoi, on n’a pas voulu livrer notre population aux carnassiers. Monsieur Minaku ne sait à quel saint se vouer. Est-ce qu’il a circulé dans la ville de Kinshasa ce matin ? Est-ce qu’il sait ce qui se passe à Kindu, Goma, Maniema et partout ailleurs ? Pourquoi tant d’arrestations si c’est un échec ou si la population ne sait plus suivre le Rassemblement ? Nous avons changé des stratégies vu les déploiements de la police et des militaires. Nous avons fait des marches parcellaires et on a donné du fil à retordre à la police et aux militaires. Nous sommes totalement satisfaits de la journée d’aujourd’hui et finalement ils nous ont aidés à transformer cette marche en une journée ville morte. Nous n’avons pas voulu mettre les gens en route pour que les forces de l’ordre viennent les tuer.

<strong>Avec ce changement des stratégies, est-ce que le Rassemblement n’est pas à bout de souffle ?</strong>

Si ces militaires sont placés pour sécuriser la population, pourquoi ils arrêtent et tirent sur la population. Pourquoi on ne sécurise pas en dispersant les gens simplement que de les arrêter. Nous disons simplement que le pouvoir actuel est aux abois. Nous allons continuer avec nos manifestations comme prévu et nous ne sommes pas à bout de souffle. Nous continuerons à manifester pour dire à Monsieur Kabila que le peuple veut l’application de l’Accord du 31 décembre que nous avons tous signé.

<strong>Franck Ngonga</strong>