Application de l'Accord du 31 décembre : "Le président a lui-même repris le dossier en main" - (Mende)

Le ministre de la Communication et des Médias, porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, a accordé ce jeudi 30 mars 2017 une interview à ACTUALITE.CD pour expliquer les voies et moyens de sortie de crise après l’échec des discussions sur l’Arrangement particulier.

<strong>Comment sortir de l’instabilité après la non-signature de l’Arrangement particulier ?</strong>

Je pense qu’il faut laisser le président de la République reprendre la main. Parce que j’ai l’impression que la CENCO n’a pas pu mener jusqu’au bout sa mission, et elle l’a reconnu. Le président a repris le dossier en main et il a accepté que cet Accord soit mis en œuvre. Il s’adressera à la Nation. Alors ça ne sert à rien de s’impatienter. Mais s’il y a des gens qui veulent manifester, qu’ils s’arrangent avec les autorités municipales et la police. Nous n’avons rien à dire, nous.

<strong>Le Rassemblement estime que Kabila étant lui-même le problème, il ne peut pas favoriser la sortie de crise. Qu’en pensez-vous ?</strong>

Ça c’est le discours habituel qui fatigue les esprits. C’est la même chose qu’ils disaient avant d’aller au dialogue de l’Union africaine. Les deux dialogues ont été initiés par le président de la République qui, étant partie au problème, est nécessairement partie à la solution. Alors le fait qu’ils ont tous pris part à ces dialogues, cela prouve que seul le président a la solution.

<strong>D’après la lettre du Rassemblement au Conseil de sécurité de l’ONU, Kabila est en pleine illégitimité. Qu’en dites-vous ?</strong>

Non, je n’ai pas de réaction. Pour quelqu’un qui connaît le droit international, cela n’a pas de sens. Le Conseil de sécurité traite avec des gens. Pas avec des chefs des partis politiques qui sont des faits privés. C’est des enfantillages, ça ! Parlons des choses sérieuses.

<strong>N’y a-t-il pas risque des manifestations sanglantes après l’annonce du Rassemblement ?</strong>

Ne faites pas peur aux Congolais. La manifestation, c’est une expression démocratique dans un pays qui serait un Etat de droit. Si les gens manifestent conformément à la loi, il n’y aura pas du sang qui va couler. Il ne faut pas rimer manifestation avec le sang. S’il y en a qui vont manifester dans le sens à créer le problème, ils rencontreront la police et les forces de sécurité.

<strong>Pouvez-vous nous éclairer sur les actions menées par le gouvernement au Kasaï et Kasaï Central ?</strong>

L’Etat de droit existe toujours au Kasaï Central. Il y a des gens qui s’attaquent à d’autres personnes. Vous savez que 39 personnes ont été égorgées là-bas. Et deux experts de l’ONU ont également été tués dans cette partie du pays. Et l’enquête se poursuit pour sanctionner les auteurs de ce crime. Le fait qu’il y ait un Etat de droit, cela n’empêche pas que le crime se commette. Sinon il n’y aurait pas de crime en France ou aux Etats-Unis. Donc il ne faut pas dire que parce qu’il y a des crimes au Kasaï qu’il n’y existe plus l’Etat de droit.

<strong>Que pouvez-vous dire à la population du Kasaï ?</strong>

Il faut coopérer avec la justice, la police, les forces de défense et de sécurité pour mettre la population à l’abri de bandes criminelles qui veulent étendre les zones d’insécurité qui ont toujours existé au centre pays. Le gouvernement ne laissera personne s’en prendre de manière gratuite à notre population.

<strong>Stanys Bujakera</strong>