Dans une tribune envoyée ce mercredi 1er mars 2017 à ACTUALITE.CD , le député national Andre Claudel Lubaya, président de l’Union Démocratique Africaine Originelle(UDAO)exprime son pessimisme quant à l’avenir de l’accord de la saint sylvestre, 59 jours après sa signature.
<strong>59 jours après, la Majorité présidentielle n'y croit pas. Moi non plus</strong>
A la lumière de l'évolution de la situation, je suis tenté de croire (à moins d'être contredit par des faits probants) que la Majorité présidentielle a mis une croix sur l'accord de la Saint Sylvestre et ce, au lendemain même de sa signature, dictée en son temps par l'impératif de faire baisser la tension.
59 jours (janvier et février consommés) se sont écoulés sans qu'aucune clause importante dudit accord ne soit mise en œuvre.
Pour preuve : les prisonniers continuent à crouler dans leurs cellules humides sans espoir d'être libérés. Les exilés sont toujours dans leurs abris d'hivers, espérant le go de Kinshasa et qui traîne à venir. Les délégués de l'opposition (Udps-Mlc) à la Ceni font de la résistance et refusent de libérer les postes. Les doublons des partis politiques se maintiennent. Les médias proches de l'opposition sont toujours réduits au silence tout comme les biens de certains dirigeants de l'opposition restent bloqués suite aux tracasseries fiscales.
Comble de tout, la nomination du 1er Ministre peine à se réaliser et suscite un débat dans tous les sens, à la grande satisfaction des stratèges de la MP qui ont décidé de rouler le Rassemblement dans la farine en faisant une lecture à contre sens de la disposition relative à ce sujet.
Entre-temps, le peuple veut encore y croire. Les chancelleries également, ainsi que les évêques membres de la Cenco, parrains dudit accord, même si leur sortie médiatique de lundi dernier a laissé transparaître des signes d'essoufflement et leur incapacité à désigner nommément l'auteur ou la cause du blocage.
Face à ce sombre tableau, il y a lieu d'affirmer que la MP est manifestement déterminée à bloquer par tous les moyens, la mise en œuvre de l'accord du 31 décembre 2016. Elle n'y croit pas. Les signes palpables sont là. Et c'est fort de ces indices sérieux que je me fais le devoir de soulever ce débat que je veux sans passion.
A mon humble avis, le Rassemblement gagnerait en repensant la lutte au lieu de continuer à rêver de la mise en œuvre d'un accord à ce jour hypothétique.
Andre Claudel Lubaya, député national président UDAO