<span style="font-size: 16px;">Journaliste en danger (JED) est indignée par la détention prolongée, à la prison centrale de Kinshasa, de Serge Kabongo, directeur de Métro News, un journal paraissant à Kinshasa, capitale de la RD Congo. Le journaliste est poursuivi pour « diffamation » à l’endroit de Mme Carol Agito, Directrice Générale de la Société Nationale d’Assurances (SONAS).</span>
Selon nos sources, Serge Kabongo a été arrêté, le vendredi 6 janvier 2017 vers 17 heures dans la commune de Kinshasa, par un groupe de personnes non autrement identifiés qui l’ont conduit au parquet général près la Cour d’Appel de Kinshasa/Gombe où il a passé la nuit. Dès le lendemain, il a été transféré à la prison centrale de Kinshasa après avoir refusé de répondre aux questions d’un procureur liées à un article qu’il a publié, la veille de son arrestation, sans être assisté d’un avocat.
Serge Kabongo a publié dans l’édition n°36 du 5 janvier 2017 de son journal un article intitulé : « Scandale à la direction de la Sonas : 1.300.000 $ détournés ». Dans cet article, le journaliste dénonçait la gestion de Mme Carol Agito, accusée notamment d’être incapable de payer, depuis trois mois, les agents de la Sonas et d’avoir la main mise sur les recettes générées par cette entreprise publique.
Interrogé par JED, dimanche 19 février 2017, depuis son lieu de détention, Serge Kabongo a déclaré qu’au moment de son arrestation, il avait un rendez-vous avec l’attaché de presse de Mme Carol Agito. « C’était un piège que m’avait tendu l’attache de presse de la Sonas. J’ai été arrêté sans aucun mandat de la justice. Depuis mon arrestation, je suis passé, sans l’assistance d’un avocat, dans la chambre du conseil du tribunal de paix de Kinshasa/ Gombe deux fois, le 20 janvier et le 3 février 2017. J’ai été informé à deux reprises que mon dossier est en cours en instruction au niveau du parquet », a ajouté Serge Kabongo.
Journaliste en danger (JED) dénonce cette détention prolongée d’un journaliste dont la culpabilité n’est pas établie, et qui doit jouir de sa présomption d’innocence.
JED demande par conséquent au Procureur de la République d’ordonner sa libération immédiate pour lui permettre de comparaitre en étant libre et assisté de ses avocats.