Jean-Bertrand Ewanga est l’invité d’Actualite.cd, président du Front citoyen pour la République et secrétaire exécutif de l’Alternance pour la République, plateforme membre du Rassemblement, revient sur les mesures de décrispation annoncées mais qui souffrent de manque d’exécution.
<strong>Avez-vous des inquiétudes face à ce qui s’est passé avec Muyambo ?</strong>
<blockquote class="blockquote-style-1 position-center text-left width-90" data-style="style-1" data-position="center" data-align="left" data-width="90">Beaucoup d’inquiétudes. Parce que les gens veulent se comporter comme quand nous étions avant le 31 décembre. Alors qu’après le 31 décembre il y a eu l’avènement de l’accord sous la médiation des évêques. Ce qui est une bonne chose parce que notre pays a pu échapper à un crache. Mais ce que nous déplorons c’est les cas Muyambo et Moïse Katumbi qui ont été remis aux évêques. Mais à notre grande surprise il vient d’être tiré de l’hôpital, des soins médicaux, lui qui avait quitté la prison parce qu’il saignait des oreilles. Et il était toujours sous observation médicale. Cette attitude atteste que le pouvoir de Kinshasa pense qu’il peut gérer actuellement le pays comme il le faisait avant la signature de l’accord. Les cas Moni Della, Diomi Ndongola et autres devraient être traités parce que ça fait partie de la décrispation politique. Mais l’impression que nous avons c’est que le pouvoir en place joue un double-jeu. Et ce jeu ne paye pas. Même les prisonniers de guerre ont droit à la santé, donc Franck Diongo et les autres doivent bénéficier de leur libération.</blockquote>
<strong>Mais l’administration de la justice est indépendante…</strong>
<blockquote class="blockquote-style-1 position-center text-left width-90" data-style="style-1" data-position="center" data-align="left" data-width="90">Il y a un adage qui dit que le fait précède le droit. Donc tel qu’il est mentionné dans l’accord, les prisonniers politiques doivent être libérés immédiatement. C’est une condition qui rassure. Mais sauf que les amis au pouvoir pensent que les choses n’ont pas évolué et qu’ils peuvent continuer à malmener les gens. Par là j’interpelle la CENCO qui a pris le dossier en main, je m’adresse à l’archevêque Fridolin Ambongo, au président de la CENCO l’archevêque Marcel Utembi, que voilà que ces gens-là ils veulent piétiner déjà l’accord. Il faut prendre des dispositions pour que tout le monde respecte cet accord parce que c’est ça qui sauve notre pays.</blockquote>
<strong>N’était-ce pas une erreur de signer l’accord alors que vous n’aviez pas pris des garanties pour les mesures de décrispation ?</strong>
<blockquote class="blockquote-style-1 position-center text-left width-90" data-style="style-1" data-position="center" data-align="left" data-width="90">A partir du moment où les hommes politiques se retrouvent autour d’une table pour prendre l’engagement de respecter un accord, celui qui joue au cache-cache sous la table n’a qu’à s’en prendre à lui-même. Ceux qui croient qu’ils vont encore s’amuser avec le destin du Congo, seront rattrapés.</blockquote>
<strong>La période transitoire actuelle tient sa légitimité de l’accord ou de la Constitution ?</strong>
<blockquote class="blockquote-style-1 position-center text-left width-90" data-style="style-1" data-position="center" data-align="left" data-width="90">Mais l’accord tel que nous l’avons conçu tire sa légitimité de la Constitution. Mais les animateurs actuels c’est l’accord qui leur donne la légitimité. C’est pourquoi nous disons que ceux qui pensent qu’ils sont encore dans l’ancienne Majorité présidentielle, ils se trompent parce que la MP a cessé d’exister depuis le 19 décembre. Et même l’opposition elle a cessé d’exister depuis le 19 décembre, nous sommes maintenant un groupe de gens derrière Etienne Tshisekedi qui est notre leader. Eux aussi ils sont aussi un groupe de gens autour de Kabila qui est leur leader. Et c’est comme ça que nous pouvons les considérer comme étant légitimes consensuellement.</blockquote>
Stanys Bujakera Tshiamala