Depuis le 23 octobre 2016, un groupe de congolais habitant l'Italie organise une marche pacifique de 47 jours pour exiger le départ de Kabila.
Selon John Mpaliza, chef de fil de ce groupe, cette marche est initiée pour sensibiliser l’opinion internationale sur la situation de guerre dans le Grand Nord en RDC (Beni, Butembo et Lubero), mais aussi pour réclamer le départ de Joseph Kabila le 19 décembre 2016.
Interrogé par ACTUALITE.CD, John Mpaliza a estimé que la situation de guerre au Nord-Kivu est indissociable de la situation politique au Congo.
Depuis le mois d’octobre vous organisez une marche qui traverse un grand nombre des pays européens. Quel est votre objectif ?
<blockquote class="blockquote-style-1 position-center text-left width-95" data-style="style-1" data-position="center" data-align="left" data-width="95"><em>C’est une marche qui a été initiée pour sensibiliser l’opinion publique et les institutions internationales sur la situation à Beni. Cette marche ne peut pas être séparée de la situation politique au Congo et de la date fatidique du 19 décembre. Nous demandons aussi le départ du dictateur Kabila parce que la constitution ne le lui permet pas. Sa présence est aussi une des causes de cette guerre. Cette marche est partie le 23 octobre de l'Italie. On a traversé l’Italie, la Suisse, la France, le Luxembourg, l’Allemagne, la Hollande et nous sommes maintenant en Belgique. Nous arriverons à Bruxelles où nous sommes attendus ce 8 décembre au Parlement Européen. C’est une marche qui dure 47 jours. Au départ nous étions une centaine, maintenant nous sommes à cinq personnes vu qu’il fait froid ici pendant l’hiver.</em></blockquote>
Etes-vous soutenus par des politiciens congolais ?
<blockquote class="blockquote-style-1 position-center text-left width-95" data-style="style-1" data-position="center" data-align="left" data-width="95"><em>Non. Il n’y aucun politicien avec nous. Je ne suis pas en contact avec des politiciens congolais. Derrière cette action il y a beaucoup d’organisations de la société civile italienne, mais aussi des associations de la société civile au Nord-Kivu (Beni, Lubero et Butembo). J’ai aussi le soutien de certains Parlementaires européens, notamment Cécile Kyenge. Depuis des années, il y a un groupe de Parlementaires européens qui sont en train de suivre la situation au Nord-Kivu. Et on ne voit pas toujours des résultats. Nous travaillons comme nous pouvons pour rompre le silence sur ce dossier.</em></blockquote>
Etes vous sûr d’atteindre votre objectif quand on sait que le Parlement européen suit depuis longtemps ce dossier et qu’il n’y a pas d'évolution de la situation à Beni ?
<blockquote class="blockquote-style-1 position-center text-left width-95" data-style="style-1" data-position="center" data-align="left" data-width="95"><em>Mon objectif à travers cette marche c’est de rompre le silence sur cette question de Beni. Je n’ai pas autre chose à faire que de sensibiliser l’opinion. De fois nous attendons les solutions de l’occident alors que ce n’est pas bon. Il y a de cela trois ans qu’on ne parlait absolument pas de la situation au Congo. Mais à travers les campagnes de sensibilisation que j’ai commencé à organiser depuis longtemps, la perception du Congo a changé ici. Il est difficile de vous dire que nous allons réussir à conscientiser tous les Européens lorsque l’on sait qu’ils sont depuis longtemps au courant de ce qui se passe en RDC. Mais du moins je sais qu’il y a des Parlementaires européens qui s’intéressent ces derniers temps au Congo. J’ai espoir que nous allons trouver des personnes justes qui pourront proposer des solutions surtout en termes de sanctions aux instigateurs de la guerre à Beni. Le 12 décembre le parlement va voter des sanctions contre certaines autorités congolaises. Nous allons leurs demander de Sanctionner Joseph Kabila. S’il le touche directement quelque chose peut changer.</em></blockquote>
Quel message adressez-vous à tous les congolais ?
<blockquote class="blockquote-style-1 position-center text-left width-95" data-style="style-1" data-position="center" data-align="left" data-width="95"><em>A tous les congolais, je leur dit que les solutions ne peuvent venir que de nous si l’on a des problèmes. Je demande au congolais de se prendre en charge. Le peuple devrait se rappeler que c’est lui qui a le pouvoir et j’espère bien que le 19 décembre il doit décider sur son destin. La liberté doit s’arracher. Il faut que le 19 décembre rentre dans l’histoire du Congo comme une date de la libération de notre patrie.</em></blockquote>
Interview réalisée par Franck Ngonga