Restriction de la diffusion des radios étrangères : RSF accuse et parle d’abus de pouvoir

Reporters sans frontières (RSF) a dénoncé ce vendredi 18 octobre 2016 ce qu’il qualifie  le décret restreignant la diffusion des médias internationaux en RDC. RSF parle d’un texte illégal et désapprouve les pressions croissantes dont sont victimes les journalistes en RDC.

<span style="font-weight: 400;">Après plus d'une semaine de suspension de Radio France Internationale (RFI) à Kinshasa, le ministre de l'Information congolais, Lambert Mendé a publié le 12 novembre un décret visant à restreindre drastiquement la capacité des médias étrangers à diffuser en RDC.</span>
<blockquote class="blockquote-style-1 position-center text-left width-95" data-style="style-1" data-position="center" data-align="left" data-width="95"><em>« RFI n'est plus audible à Kinshasa depuis le 4 novembre, accusée par Mendé d'être la "caisse de résonance" de l'opposition. Quant à Radio Okapi, la radio onusienne, la plus largement diffusée à travers tout le territoire de l'immense RDC, et en langues locales, son signal a été brouillé plusieurs jours avant d'être rétabli. Une situation précaire, ces deux médias étant clairement visés par le décret. Par ailleurs, tous les médias internationaux émettant en RDC, la VOA, RTBF, ou la BBC sont concernés. Depuis le 17 novembre, le signal de la Radio télévision belge (RTBF) est brouillé à Kinshasa, ainsi que le signal de RFI émettant depuis Brazzaville qui était jusqu’alors perceptible dans la capitale de la RDC</em> », écrit RSF.</blockquote>
<span style="font-weight: 400;">Selon des sources légales congolaises consultées par RSF, le décret pris par le ministre de l'Information va au-delà des mesures légalement acceptables et constitue un excès de pouvoir.</span>
<blockquote class="blockquote-style-1 position-center text-left width-95" data-style="style-1" data-position="center" data-align="left" data-width="95"><em>« Tout d'abord, un décret se doit d'être impersonnel et général et ne peut en aucun cas être pris pour justifier a posteriori d'une situation particulière. Ainsi ce décret qui vise clairement à légitimer le brouillage des ondes de RFI ne peut être considéré comme valide. Les Nations unies ont déjà expliqué que leurs relations avec la RDC sont gouvernées par l’accord de siège et que le concept de “réciprocité”, prévu par la loi sur la presse de 1996, ne peut être opposé à Radio Okapi. Par ailleurs, l’article 3 du décret contraint les médias étrangers non installés en RDC à ne plus diffuser que par intermittence, dans le cadre d'un accord de partenariat avec une chaîne congolaise, accord qui doit être visé par le ministre de la Communication. Or cette mesure empiète clairement sur les attributions du Conseil supérieur de l'audiovisuel et de la communication (CSAC) qui a le rôle de confirmer les statuts administratifs des médias.»</em></blockquote>
<span style="font-weight: 400;">Pour RSF, forcer des médias étrangers à diffuser via des chaînes locales augmente leur vulnérabilité à la censure, les chaînes congolaises étant bien plus sensibles aux pressions politiques, judiciaires et économiques.</span>
<blockquote class="blockquote-style-1 position-center text-left width-95" data-style="style-1" data-position="center" data-align="left" data-width="95">“<em>Cette mesure vise clairement à réduire le pluralisme de l’information"</em>, déclare Virginie Dangles, rédactrice en chef de Reporters sans frontières. <em>"Nous demandons au ministre de la Communication de retirer immédiatement ce décret qui constitue une ingérence politique claire dans le droit à l'information des citoyens congolais. Le chef de l'Etat et son gouvernement ont le devoir de respecter les textes légaux qui les lient à leur population."</em></blockquote>
<span style="font-weight: 400;">En visite en RDC du 11 au 13 novembre, les membres du Conseil de sécurité ont exprimé au président Kabila la nécessité de respecter la liberté de la presse et de rétablir le signal de RFI.</span>

<span style="font-weight: 400;">La République démocratique du Congo est classée 152e sur 180 pays dans le Classement 2016 sur la liberté de l’information établi par Reporters sans frontières et son président, qui laisse faire les attaques contre les journalistes en toute impunité, est considéré comme un prédateur de la liberté de la presse par l'organisation.</span>

<span style="font-weight: 400;">Patient Ligodi

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