Le nouveau mandat d’un an de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) autorise des activités de surveillance liées à un éventuel cessez-le-feu dans l’Est de la RDC. Dans ce cadre, les membres du Conseil de sécurité de l’ONU attendent des précisions du Secrétaire général António Guterres, qui devraient être communiquées au plus tard en mars 2026.
Prenant la parole au nom du gouvernement chinois, l’ambassadeur Sun Lei a déclaré compter sur le Secrétaire général pour tenir compte de la situation réelle sur le terrain. Il a également souligné l’importance que les propositions d’António Guterres soient efficaces, réalistes et conformes à la nouvelle résolution encadrant le mandat de la MONUSCO.
"La résolution prévoit que le Secrétaire général formule des propositions pour que la MONUSCO puisse appuyer la mise en œuvre du cessez-le-feu. Nous comptons sur le Secrétaire général pour tenir pleinement compte de la situation réelle du cessez-le-feu sur le terrain et des capacités de la MONUSCO, et pour préciser le rôle et les obligations de la mission. Les propositions doivent être efficaces, réalistes et alignées sur l’esprit de la résolution 2808(NDLR:nouvelle résolution prolongeant le mandat de la Monusco)", a déclaré l’ambassadeur Chinois Sun Lei lors de son intervention au Conseil de sécurité.
Réaffirmant le soutien de pays à l'intégrité territoriale de la RDC, l’ambassadeur Sun Lei estime que le mandat de la Monusco doit également s'adapter sur l'évolution de la situation sur terrain.
"Le mandat de la MONUSCO devrait être adapté en fonction de l’évolution de la situation sur le terrain, pour éviter les retombées du conflit, maintenir la paix et la stabilité dans l’est de la RDC, et dans l’ensemble de la région. Nous appuyons pleinement les efforts de la RDC visant à préserver la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale du pays, ainsi que les efforts pour rétablir la gouvernance et l’autorité dans l’est de la RDC dans les plus brefs délais", a-t-il ajouté.
Par ailleurs, l'Ambassadeur Chinois a appelé le Conseil de sécurité à veiller sur l'indépendance de la Monusco. Selon lui, la Monusco ne doit pas être utilisée pour des intérêts politiques.
"La Chine a voté pour et reconnaît les efforts des porte-plumes pour dégager un consensus entre toutes les parties. La MONUSCO est menée par l’ONU et met en œuvre le mandat confié par le Conseil de sécurité. Nous appuyons la MONUSCO, qui doit pouvoir jouer son rôle d’appui au processus de paix en RDC. Cependant, aucun pays, en raison d’intérêts égoïstes, ne devrait adapter la MONUSCO à son propre programme politique. Le Conseil de sécurité doit préserver l’indépendance, la neutralité et l’autorité de la MONUSCO, et respecter les principes fondamentaux régissant le maintien de la paix. Ce n’est que de cette manière que la MONUSCO pourra obtenir la confiance et le soutien de tous les États membres" a souligné le diplomate Chinois.
Prévu pour être expiré ce samedi 20 décembre 2025, le Conseil de sécurité a prorogé pour un an le mandat de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO). La résolution présentée par la France a été adoptée à l'unanimité ce vendredi 19 décembre 2025 à New-York aux États-Unis d'Amérique.
Ce mandat une fois de plus particulier car prolonge le séjour de la mission Onusienne en RDC alors qu’elle avait déjà enclenché un désengagement sur le terrain, notamment au Sud-Kivu après une vingtaine d'années de présence. Mais la situation sécuritaire n’est pas encore rassurante, particulièrement dans l’est où la rébellion du M23 occupe de vastes zones dans les territoires de Rutshuru, Nyiragongo, Masisi, Lubero et Walikale au Nord-Kivu et au Sud-Kivu.
Plus de 25 ans après l’arrivée des premières opérations de paix en République démocratique du Congo, la MONUSCO demeure l’une des missions les plus robustes et les plus exposées de l’ONU. Selon Onu infos, sa prolongation n’est ni un blanc-seing ni un tournant stratégique : elle reflète un conflit qui résiste aux calendriers et une paix que la communauté internationale, faute d’alternative crédible, tente de contenir plutôt que de résoudre.
Clément MUAMBA