La National Security Strategy publié par Trump rebat les cartes : quelle place pour la RDC ?

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Trump, Tshisekedi et Kagame

Dans sa nouvelle Stratégie de sécurité nationale publiée en novembre 2025, l’administration Trump redéfinit profondément la place de l’Afrique dans la politique étrangère américaine, appelant à « tourner la page de l’aide » pour privilégier des partenariats économiques ciblés, avec un accent particulier sur l’énergie et les minerais critiques.

Le document estime que, « trop longtemps », la politique américaine en Afrique s’est concentrée sur « la fourniture puis la diffusion d’idéologie libérale ». Washington dit vouloir désormais travailler avec « des pays fiables et capables » afin de résoudre des conflits, développer des échanges commerciaux « mutuellement bénéfiques » et basculer vers « un paradigme d’investissement et de croissance » capable de mobiliser « les abondantes ressources naturelles et le potentiel économique latent du continent ».

Au cœur de cette orientation figure aussi la République démocratique du Congo, citée comme l’un des terrains prioritaires pour la médiation américaine, notamment dans le cadre du règlement du conflit entre Kinshasa et Kigali. La stratégie place les accords de Washington entre la RDC et le Rwanda parmi les exemples de « négociations de paix » que les États-Unis entendent poursuivre afin de « prévenir de nouveaux conflits » en Afrique.

Le texte souligne également que l’Afrique offre « des opportunités immédiates d’investissement pour les États-Unis », notamment dans « le secteur de l’énergie » et dans « le développement des minerais critiques », devenus un enjeu stratégique pour l’industrie américaine, en particulier la défense et les technologies avancées. Washington affirme que la mise en place de filières soutenues par les États-Unis, incluant le nucléaire civil, le gaz LPG et GNL peut à la fois « générer des profits pour les entreprises américaines » et renforcer la « compétition pour l’accès aux ressources ».

Cette stratégie appelle aussi à réviser l’approche américaine en matière d’aide et d’investissement, citant explicitement l’African Growth and Opportunity Act (AGOA) comme un instrument à adapter aux nouvelles priorités. Washington se dit par ailleurs préoccupé par la résurgence de mouvements islamistes violents sur une partie du continent, tout en réaffirmant vouloir éviter « toute présence ou engagement américain de long terme ».

Pour l’administration Trump, la relation avec l’Afrique doit désormais être fondée sur des échanges commerciaux, des investissements structurants et un accès sécurisé aux chaînes d’approvisionnement — un cadre dans lequel la RDC, à travers ses minerais critiques et son rôle régional, est appelée à occuper une place clé.