Trump : « Vous allez voir les choses évoluer rapidement » après la signature des Washington Accords

Donald Trump, Paul Kagame et Félix Tshisekedi
Donald Trump, Paul Kagame et Félix Tshisekedi

« On va le voir très vite, et je pense que vous allez voir les choses évoluer rapidement. C’est quelque chose que beaucoup jugeaient impossible, mais non seulement c’est possible, je pense que ce sera un véritable miracle », a déclaré jeudi Donald Trump, estimant que les accords signés entre Kigali et Kinshasa pourraient produire des « résultats immédiats ».

« Ces deux hommes sont des dirigeants, ce sont de grands dirigeants, et ils vont le prouver dans les mois et les années à venir. (…) J’ai confiance que c’est ce qui va se produire », a ajouté le président américain.

Devant Donald Trump, les présidents congolais Félix Tshisekedi et rwandais Paul Kagame ont salué un « tournant » dans la quête de paix dans la région des Grands Lacs, lors de la signature des Washington Accords for Peace and Stability. Plusieurs dirigeants africains, dont Faure Gnassingbé (Togo), João Lourenço (Angola), William Ruto (Kenya), Évariste Ndayishimiye (Burundi) et Jessica Alupo (Ouganda), ont assisté à la cérémonie.

Paul Kagame a ouvert son intervention par une longue série de remerciements, saluant la présence des chefs d’État africains et le rôle « absolument central » du Qatar. Le président rwandais a surtout mis en avant l’implication de Donald Trump :

« Personne ne demandait au président Trump de se saisir de cette tâche. Notre région est loin des gros titres. Mais lorsqu’il a vu l’opportunité de contribuer à la paix, il l’a immédiatement saisie. »

Rappelant que le conflit « dure depuis 30 ans » et que « d’innombrables médiations » ont échoué à en résoudre les causes profondes, Kagame a salué l’approche américaine, « impartiale » et « pragmatique », tournée vers « l’avenir », la « prospérité » et « l’investissement, y compris en provenance des États-Unis ». Il a rendu hommage au secrétaire d’État Marco Rubio et à Maslad Boulos, estimant que « nous ne serions pas ici sans leurs efforts ».

Paul Kagame a affirmé que les textes constituent « la feuille de route la plus claire et la plus précieuse que nous ayons jamais eue ».

« Ces accords fournissent tout ce qui est nécessaire pour mettre fin à ce conflit une bonne fois pour toutes », a-t-il conclu, tout en avertissant : « Si cet accord échoue (…) la responsabilité ne reviendra pas au président Trump, mais à nous-mêmes. Il nous appartient, en Afrique, de travailler avec nos partenaires pour consolider et étendre cette paix. Il y aura des hauts et des bas, il ne fait aucun doute à ce sujet. »

Félix Tshisekedi a, lui aussi, insisté sur la portée historique des textes :

« Les Accords de Washington ne sont pas un document de plus. Ils représentent un tournant. » Ils rassemblent « une déclaration de principes, un accord de paix, et le cadre d’intégration économique régionale », a-t-il expliqué, afin d’offrir aux populations « une nouvelle perspective » et de « surmonter enfin le cycle de violence, de déplacements forcés, de méfiance et de défiance ».

Le président congolais a affirmé que la RDC prend « l’engagement solennel » de mettre en œuvre « avec sérieux, rigueur, et un souci constant de la paix et de la sécurité » l’ensemble de ses obligations.

Il a dit espérer que « la République du Rwanda respectera pleinement la lettre et l’esprit des engagements pris ici à Washington », et a déclaré tendre la main pour « une coopération pacifique fondée sur le respect mutuel, la non-ingérence et la lutte commune contre les groupes armés ».

« La fin de tout soutien aux forces négatives et le début d’une prospérité équitable au bénéfice de nos populations », a-t-il ajouté.

Concluant son allocution, Félix Tshisekedi a affirmé :

« Je crois que ce jour marque le début d’un nouveau chemin. Un chemin exigeant, difficile, mais où la paix ne sera plus seulement un souhait. (…) La RDC jouera pleinement son rôle, avec dignité, conscience et constance. »

Il a appelé à « un engagement irréversible pour tourner la page des confrontations » et ouvrir « une nouvelle ère de coopération et de paix durable dans toute la région ».