RDC – Banque mondiale : un partenariat renforcé pour transformer les Zones Économiques Spéciales

Photo d'illustration
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À la demande du Gouvernement congolais, une délégation du Groupe de la Banque mondiale séjourne actuellement à Kinshasa afin d’évaluer l’évolution des réformes engagées dans le cadre du programme d’appui budgétaire d’un montant global d’un milliard de dollars. La première tranche, évaluée à 600 millions USD, a déjà été décaissée, mais son suivi exige des avancées concrètes dans plusieurs domaines stratégiques, dont celui de l’industrialisation à travers les Zones Économiques Spéciales (ZES).

Sous la tutelle du Ministère de l’Industrie, l’Agence des Zones Économiques Spéciales (AZES) joue un rôle central dans ces réformes. La Banque mondiale, via le Comité de Suivi et des Réformes du Ministère des Finances (CTR), attendait notamment une mise à jour complète du cadre légal et réglementaire régissant les ZES afin de les rendre plus compétitives et attractives.

Dans ce cadre, un consultant international recruté par le projet TRANSFORME a accompagné l’AZES dans la rédaction de cinq projets de décrets. Lors d’un atelier organisé du 1er au 3 octobre 2024 au Venus-Village, quatre textes ont été validés :

la révision du décret portant création de l’AZES ; la définition des modalités de participation des aménageurs et entreprises dans les ZES ;la création d’un Comité de pilotage des ZES ;l’instauration d’un Guichet unique dédié.

Les trois premiers textes ont été officiellement publiés au Journal officiel du 21 mars 2025, marquant une avancée significative. Toutefois, le décret relatif au Guichet unique, transmis à la Primature en août 2025, reste en attente de signature, poussant l’AZES à adresser une lettre de relance.

Une deuxième phase cruciale

Ouverte le 11 novembre 2025, la deuxième étape de la mission se concentre sur trois priorités majeures :

1. La création d’un Fonds de financement des ZES, destiné à renforcer leur attractivité ;

2. La mise en place d’un organe de règlement des litiges, indispensable pour garantir la sécurité juridique des investisseurs ;

3. La révision ciblée de la loi, notamment de son article 29 quater.

L’opérationnalisation du Fonds nécessitera la mobilisation conjointe de plusieurs ministères — Mines, Agriculture, Environnement — ainsi que de leurs agences spécialisées. Si la modification de la loi prenait plus de temps que prévu, une solution transitoire est envisagée : créer l’organe de règlement des litiges par arrêté ministériel, sans attendre le vote législatif.

Un nouveau cycle de travail est programmé pour décembre 2025 ou janvier 2026 afin de finaliser le cadre juridique de cette structure.

Engagement renforcé entre Kinshasa et la Banque mondiale

Lors d’une session de travail à Kinshasa, la délégation de la Banque mondiale, conduite par Dr Jean Pascal Nganou, Économiste principal et coordonnateur du programme d’appui budgétaire, a salué les efforts du gouvernement congolais visant à améliorer le climat des affaires.

Selon la Banque mondiale, cette mission s’inscrit dans une logique de suivi strict des indicateurs de performance, garantissant que les fonds mobilisés contribuent réellement aux objectifs de développement national.

Le Directeur général de l’AZES, Auguy Bolanda, a exprimé sa satisfaction quant à la qualité des échanges et réaffirmé la détermination de l’agence à poursuivre les réformes structurelles.

De son côté, Justin Kalumba Mwana-Ngongo, ministre intérimaire de l’Industrie, a plaidé pour un assouplissement des exigences conditionnant le versement de la deuxième tranche du financement, notamment celles nécessitant une révision de la loi. À l’issue des discussions, il a été recommandé de finaliser l’avant-projet de loi d’ici fin janvier 2026 pour un dépôt au Parlement dès mars.

Une dynamique réformatrice déterminante pour la RDC

Les réformes entreprises par l’AZES, ainsi que celles menées dans d’autres secteurs gouvernementaux, constituent un pilier essentiel pour débloquer la seconde partie de l’appui budgétaire attendu. Cette collaboration étroite entre la RDC et la Banque mondiale traduit une ambition commune : accélérer l’industrialisation, renforcer la gouvernance économique et améliorer l’attractivité du pays pour les investisseurs.