Malgré les initiatives diplomatiques de la France et du Togo pour relancer le dialogue entre les pays de la région des Grands Lacs, les tensions persistent entre la République démocratique du Congo et le Rwanda. Les combats se poursuivent dans l’est congolais, et les processus de paix de Washington et de Doha peinent à produire des résultats concrets.
En accueillant la Conférence de soutien à la paix et à la prospérité dans la région des Grands Lacs, le 30 octobre à Paris, la France et le Togo ont réuni 27 États et organisations internationales pour mobiliser un effort collectif en faveur du retour de la paix et du soutien humanitaire. Le président français Emmanuel Macron et son homologue togolais Faure Gnassingbé ont également organisé, à l’Élysée, une réunion à huis clos avec les dirigeants et représentants de la RDC, du Rwanda, du Burundi et de l’Ouganda, en présence des médiateurs américain et qatari.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a rappelé la gravité de la situation :
« Le peuple de la République démocratique du Congo endure la violence et la souffrance depuis trois décennies. Les combats doivent cesser et les accords de paix doivent être mis en œuvre sans délai », a-t-il exhorté, promettant que l’ONU continuerait à soutenir les efforts pour construire un avenir pacifique.
Les États-Unis, par la voix de leur conseiller Afrique Massad Boulos, ont multiplié les rencontres à Paris. Après s’être entretenu avec le président Félix Tshisekedi, M. Boulos a salué « les progrès réalisés dans le cadre du processus de Doha » et appelé à « transformer les engagements en actions concrètes vers la paix et la prospérité ». Il a souligné que la mise en œuvre du Washington Peace Agreement devait permettre de « restaurer la souveraineté de la RDC et renforcer la stabilité régionale ».
Après une autre rencontre avec le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, M. Boulos a insisté sur « la nécessité pour toutes les parties d’honorer leurs engagements » et salué « la contribution du Rwanda au renforcement de la coopération régionale dans le commerce, les infrastructures et la transparence des chaînes d’approvisionnement en minerais ».
Malgré ces efforts, les avancées demeurent limitées. La déclaration de principe signée en juillet 2025 entre Kinshasa et la coalition AFC/M23 devait ouvrir la voie à un accord de paix global, mais les pourparlers, initialement prévus pour août, ont pris du retard. Le 14 octobre à Doha, les deux parties s’étaient accordées sur un mécanisme de surveillance du cessez-le-feu, mais toujours pas d'avancées. Les autorités congolaises et rwandaises étaient à Washington les 21 et 22 octobre pour une réunion du Joint Security Coordination Mechanism (JSCM), là aussi pas des résultats concrèts.
Et sur le terrain, la situation reste explosive. Les affrontements entre le M23 et les milices locales continuent dans le Nord-Kivu, rendant difficile toute avancée politique.