Lubero : plus d’un mois après les massacres de civils à Ntoyo, les cours peinent à reprendre dans plusieurs écoles délocalisées en raison de l’insécurité

Photo d'illustration
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Plus d’un mois après les attaques meurtrières perpétrées par les islamistes ADF, les activités scolaires peinent toujours à reprendre dans le village de Ntoyo et ses environs, (territoire de Lubero), dans la province du Nord-Kivu. La persistance de l’insécurité plonge tout le secteur de Bapere dans une profonde paralysie éducative.

Le 8 septembre dernier, le village de Ntoyo, situé à environ 7 kilomètres à l’est de Manguredjipa, a été le théâtre d’un carnage perpétré par les ADF. Selon des sources militaires, l’attaque survenue dans la nuit du 8 au 9 septembre a coûté la vie à au moins 89 personnes, dont quatre enseignants. Cette tragédie a provoqué la fuite massive des populations vers Njiapanda et Manguredjipa-Centre, laissant les établissements scolaires déserts.

Des écoles déplacées à cause de l’insécurité

Depuis ce jour sombre, la reprise des cours demeure impossible dans plusieurs localités du groupement Manzia. À Kasenye et Masisi, les écoles primaires Begemusa et Kaviru II, toutes deux affiliées à la 55ᵉ Communauté Baptiste au Centre de l’Afrique (CBCA), ont été déplacées. L’école Begemusa va désormais fonctionner dans les locaux de l’EP Simatundu à Njiapanda, tandis que celle de Masisi poursuivra ses activités à l’EP Kabuhiro, également à Njiapanda.

Face à l’urgence, les responsables scolaires multiplient les initiatives pour assurer la continuité de l’enseignement. Kasereka Kamaliro, préfet des études de l’institut Ntoyo, ainsi que d'autres chefs d'établissements locaux, travaillent à la réintégration des élèves déplacés dans des écoles plus sûres. 

« Depuis le carnage survenu à Ntoyo, nous n’avons plus eu de contact avec les élèves. Toutefois, juste après avoir joint certains parents, nous avons estimé qu’il serait préférable d'agir rapidement, d’autant plus que nous n’étions qu’à la première journée de la rentrée scolaire.

Si certains élèves sont disponibles, il est important qu’ils nous contactent afin que nous puissions prendre les dispositions nécessaires. Nous avons également pris attache avec certaines autorités scolaires, notamment la sous-division, qui s’est montrée disposée à accueillir les enfants dans certaines écoles locales.

La question est donc de savoir comment poursuivre la formation de nos élèves venant de l’axe Ntoyo que ce soit à Manguredjipa ou à Njiapanda afin de leur offrir un encadrement dans des milieux relativement sécurisés.

Nous demandons donc aux parents de nous envoyer les enfants », appelle-t-il.

À ce jour, 24 établissements scolaires demeurent fermés dans le secteur de Bapere, en raison de l’insécurité persistante. Il s’agit de 17 écoles primaires et 7 écoles secondaires, selon les informations fournies par Kakule Kaheni Samuel, président de la société civile locale.

La présence continue des combattants des Allied Democratic Forces (ADF) dans plusieurs villages empêche la reprise normale des cours. Des menaces constantes pèsent sur les habitants, rendant l’accès à certaines zones extrêmement risqué.

Les localités les plus affectées par cette situation sont : Midede, Bandulu, Ombole, Isange, Mabuo et Fatua. Depuis le début de l’année scolaire 2025-2026, aucune activité éducative régulière n’a pu y être observée, du fait de l’activisme accru des groupes armés.

Josué Mutanava, à Goma