RDC : un atelier national pour faire du Couloir Vert Kivu-Kinshasa un levier pour la conservation, le développement local et la justice environnementale

Photo d'illustration
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La plateforme R-EDH, en partenariat avec la Fondation Virunga et l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN), a ouvert ce mardi à Kinshasa l’Atelier National de la Société Civile sur le Couloir Vert Kivu-Kinshasa (CVKK), une rencontre de trois jours placée sous le thème : « Le Couloir Vert Kivu-Kinshasa : un levier pour la conservation, le développement local et la justice environnementale en RDC. ». 

Ces assises visent à renforcer une compréhension commune du cadre légal du CVKK, à définir les rôles de la société civile et à formuler des recommandations concrètes pour une gouvernance durable, respectueuse des droits humains et des communautés locales.

Pour la ministre de l’Environnement, Pr. Marie Nyange, le succès de ce couloir repose sur trois principes fondamentaux: la conservation, la justice sociale et le développement durable.

« La protection de la nature doit bénéficier directement aux populations locales. La préservation du CVKK est une responsabilité partagée et une opportunité historique pour positionner la RDC comme leader de la conservation et de la justice climatique. Je réitère que sa réussite dépendra de la force de notre coalition : État, société civile, communautés locales, peuples autochtones, secteur privé et partenaires internationaux. Agissons aujourd’hui pour assurer des vies meilleures pour nos populations, la pérennité de nos écosystèmes et l’intégrité climatique de la planète »,  a dit Pr. Marie Nyange, ministre de l’Environnement, du Développement Durable et de la Nouvelle Économie du Climat, 

Un point de vue salué du côté de la société civile. M. Emmanuel Musuyu, Secrétaire Exécutif de la CORAP et membre de R-EDH estime qu'au-delà de la question de la participation des communautés locales et la société civile, il y a également d'autres questions notamment sur les stratégies mises en place pour l'effectivité du cadre de concertation. 

“ Nous sommes contents du fait que la Ministre de l'Environnement a dit dans son discours que les communautés locales doivent être consultées pour la mise en œuvre de ce couloir. C'est une bonne chose. Donc, de par ce discours, nous espérons que les communautés locales vont se retrouver. Mais, le problème n'est pas que de participer mais aussi de l'organisation de l'ensemble du processus. La question c'est aussi comment l'ensemble d'acteurs vont collaborer. Quelles sont les stratégies mises en place pour qu'un cadre de concertation soit effective pour que le couloir soit bénéfique à la population congolaise”,a-t-il expliqué. 

Le Couloir Vert Kivu-Kinshasa: un espoir de paix durable

Au-delà de la conservation, le CVKK est perçu comme un instrument de paix et de stabilité dans les zones fragiles de l’Est du pays.

« La guerre est une situation passagère et le couloir existe déjà. [...] Il va donner du travail aux jeunes, ce qui fera qu’ils ne rejoignent pas les groupes armés. La question de la sécurité est évolutive », a déclaré Blaise Mudodosi, coordonnateur de l’ONG APEM.

Le Couloir vert Kivu-Kinshasa est un ambitieux reliant l’Est à l’Ouest du pays sur plus de 544 000 km² de forêts primaires et de tourbières, abritant près de 30 millions d’habitants. Il vise à créer une aire protégée communautaire continue, favorisant à la fois la préservation des écosystèmes, la sécurité alimentaire et le développement socio-économique des populations riveraines.

Ce corridor écologique relie notamment le parc des Virunga aux forêts du Kongo central, en traversant plusieurs provinces — Nord-Kivu, Maniema, Tshopo, Sankuru, Maï-Ndombe — pour déboucher sur Kinshasa. Il représente une colonne vertébrale environnementale pour le pays, mais aussi un outil de résilience climatique face aux pressions croissantes de la déforestation, des conflits armés et du changement climatique.