Le Président Félix Tshisekedi avait procédé à la nomination d’un second lot de 2 500 magistrats civils et militaires, par ordonnances d’organisation judiciaire le 28 mars, complétant le recrutement de 5 000 agents judiciaires initié en 2022 pour renforcer l’appareil judiciaire face aux carences chroniques en personnel.
Cette mesure visait à fluidifier le traitement des affaires et à améliorer l’accès à la justice pour une population de plus de 100 millions d’habitants, où le nombre de magistrats était jusque-là dramatiquement insuffisant (environ 3 000 avant ces recrutements). Lors de la 38e réunion du Conseil des ministres du 4 avril 2025, le Chef de l’État a explicitement instruit la Première ministre, les ministres du Budget, des Finances et de la Justice, ainsi que le président du Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM), à se concerter pour accélérer la formation, la mécanisation administrative et le paiement des salaires de ces nouveaux magistrats, afin de permettre leur affectation rapide dans les juridictions et de combler les vides persistants dans de nombreux ressorts.
Malgré ces directives et l’allocation budgétaire prévue de 48 milliards de FC pour leur rémunération en 2025, plus de six mois après ces nominations, rien n’a avancé concrètement. Les magistrats de cette promotion 2025, regroupés au sein du Forum Général des Magistrats, « se retrouvent dans une précarité absolue sans salaire depuis mars, sans formation ni affectation, nous peinons à assumer nos fonctions et subissent l’indifférence administrative, alors que les fonds initialement destinés à leur prise en charge ont été réaffectés en 2024 pour réajuster les barèmes des magistrats en exercice. », explique l’un d’eux.
Des manifestations pacifiques ont éclaté à Kinshasa en juin et juillet 2025, avec des sit-in devant les ministères concernés, dénonçant un abandon de l’État qui mine l’indépendance et l’efficacité de la justice congolaise, et appelant à une intervention urgente pour restaurer la confiance dans les institutions.