La semaine dernière a été marquée par une démonstration de force du M23 avec la présentation de milliers de nouvelles recrues, des accusations de violations graves documentées par l’ONU, et la confirmation de la reprise des pourparlers de paix à Doha, sur fond de combats persistants dans l’Est du pays. ACTUALITE.CD vous fait le point de ce qu’il ne fallait pas rater.
1. Formation militaire à Tshanzu
Le 1er octobre, plus de 9.000 recrues de l’AFC/M23 ont achevé leur formation à la base militaire de Tshanzu, dans le Nord-Kivu. La cérémonie a inclus exercices de tir, techniques de combat rapproché, arts martiaux et défilé. Jeunes filles et garçons, en treillis verts, ont pris part à la démonstration. Tshanzu est l’un des principaux sites de formation du mouvement.
2. Le discours de Sultani Makenga
Lors de cette cérémonie, le coordonnateur militaire du M23, Sultani Makenga, a dénoncé Félix Tshisekedi. Il l’a accusé d’avoir « détruit » le pays et transformé les Congolais en réfugiés. Il a appelé les recrues à soutenir leurs camarades déjà déployés pour « renverser ce mauvais régime ». Makenga a promis une « libération rapide » du pays par le M23. Le 14 septembre, environ 7.400 personnes avaient été présentées au camp militaire de Rumangabo. Elles étaient décrites comme d’anciens militaires FARDC, quelques Wazalendo et d’autres formées pendant six mois.
3. Bertrand Bisimwa et la « Révolution »
À Rumangabo, Bertrand Bisimwa, coordonnateur adjoint de l’AFC/M23, a affirmé que « la Révolution vient d’atteindre sa phase déterminante ». Il a présenté la libération du pays comme unique objectif du mouvement. Selon lui, la population congolaise mérite une gouvernance redevable et disciplinée. Ses propos traduisent une volonté de légitimer politiquement l’action armée.
4. Rapport du secrétaire général de l’ONU
Le 19 septembre, Antonio Guterres a publié un rapport détaillant des exactions attribuées au M23 et à ses alliés. Au moins 1.454 personnes auraient été arrêtées arbitrairement puis envoyées de force dans des camps d’entraînement. Le document signale aussi la destruction de maisons et de commerces civils. Entre le 9 et le 28 juillet, 335 civils ont été massacrés.
5. Message de Félix Tshisekedi à la jeunesse
Le 4 octobre, Félix Tshisekedi a investi le nouveau comité du Conseil national de la jeunesse à Kinshasa. Il a adressé un message aux jeunes de Goma, Bukavu, Rutshuru, Masisi et Kalehe sous occupation du M23. Le chef de l’État a salué leur courage et promis leur libération. Il a annoncé un programme prioritaire de reconstruction une fois les territoires repris.
6. Processus de Washington et Doha
Le comité conjoint de suivi de l’accord de Washington s’est réuni le 1er octobre. Les parties ont confirmé la reprise des pourparlers de Doha la semaine du 6 octobre. Un accord sur un mécanisme d’échange de prisonniers, impliquant le CICR, a été validé. Le processus vise aussi la neutralisation des FDLR et le désengagement des forces rwandaises.
7. Blocage sur l’accord économique
À Washington, la RDC a refusé de signer un accord économique avec le Rwanda, négocié plusieurs jours sous médiation américaine. Kigali a affirmé que Kinshasa a reculé à la dernière minute, craignant une réaction négative de son opinion publique. Le texte, appelé Cadre d’intégration économique régionale (CIER), devait encadrer coopération minière et infrastructures.
8. Situation sécuritaire à Buleusa et Bafwasende
Le 2 octobre, des drones des FARDC ont bombardé des positions du M23 à Buleusa, dans le territoire de Walikale. L’attaque a provoqué des mouvements de panique et le déplacement de plusieurs habitants vers Miriki ou vers la brousse.
9. Alerte de la MONUSCO et Bintou Keita
Le 30 septembre, Bintou Keita a dénoncé devant le Conseil de sécurité « le décalage entre les décisions et les réalités sur le terrain ». Elle a rappelé que la résolution 2773 appelait à un retrait du M23 de Goma et Bukavu, non appliqué huit mois plus tard. Selon elle, plus de 7.000 recrues ont été formées par le M23 ces derniers mois. Elle a exhorté à parvenir à un cessez-le-feu permanent et effectif.