Est de la RDC : Les autorités congolaises vont annuler tous les actes judiciaires pris par l’AFC/M23 (Guillaume Ngefa)

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Guillaume Ngefa

La justice constitue un des piliers du gouvernement dans le processus de rétablissement de la paix dans l'Est marquée par l'agression rwandaise via la rébellion de l'AFC/M23. C'est ce qu'a affirmé Guillaume Ngefa Atondoko, Ministre d'État, ministre de la justice et Garde des Sceaux lors de la conférence scientifique sur la reconnaissance du génocide congolais organisée en marge de la 60e session ordinaire du Conseil des Droits de l'homme des Nations-Unies à Genève en Suisse.

Dans son exposé le Garde des Sceaux congolais a réaffirmé la ferme volonté du gouvernement de juger les crimes perpétrés dans les zones occupées par la rébellion de l'AFC/M23 soutenue par le Rwanda. Pour ce membre du gouvernement Suminwa, le mode opératoire de la rébellion s'apparente à un nettoyage ethnique d'où la nécessité de juger et sanctionner leurs auteurs.

"Le gouvernement de la République démocratique du Congo réaffirme sa ferme volonté de prendre des mesures concrètes afin que tous les crimes de masse et actes de nettoyage ethnique soient jugés, les derniers en date remontent en juillet dernier où près de 300 compatriotes ont été sauvagement massacrés dans le Rutshuru. Le rapport établit par le Haut Commissariat des Nations-Unies aux Droits de l'homme en dit long, l'ONG internationale Human Right Watch a été plus précis notamment en documentant de manière détaillée les massacres de près de 140 Hutus ceci porte les germes d'un ciblage ethnique point central du génocide, celui de Kishishe en novembre 2022 commis par les mêmes forces avec les mêmes modus operandi", a fait savoir le garde des sceaux congolais Guillaume Ngefa.

Le ministre de la justice et Garde des Sceaux a annoncé la signature de l'ordonnance portant annulation de toutes les décisions judiciaires prises par les dirigeants de l'AFC/M23 qui selon lui ne jure que par l'amnistie. En même temps, dit-il, le gouvernement poursuit avec le monitoring des actes posés par ce mouvement rebelle soutenu par le Rwanda.

"Le gouvernement continue d'assurer le monitoring de toutes les violations graves des droits de l'homme et du droit international humanitaire qui continuent d'être perpétrées par les forces d'occupation qui ont installé une véritable gouvernance par crime. C'est dans ce cadre que le gouvernement a décidé de prendre une ordonnance déclarant nulle et de nul fait tous les actes judiciaires et juridiques posés par le groupe armé l'AFC/M23 dont l'objectif manifeste est de s'accorder une amnistie pour des crimes graves. Notre engagement pour la justice et la solidarité en faveur des victimes reste un pilier y compris dans le processus de discussion en cours pour le retour à la paix", a souligné le ministre Guillaume Ngefa, Ministre de la Justice et Garde des Sceaux congolais.

Tout comme le Chef de l'État et d'autres membres de la délégation congolaise, Guillaume Ngefa a souligné l’urgence d’une reconnaissance internationale des crimes commis en RDC. À l'en croire, reconnaître les génocides congolais, c’est honorer les victimes et affirmer que l’impunité ne sera jamais tolérée.

"Briser le silence, c'est ce que nous faisons aujourd'hui, reconnaître les génocides congolais c'est honorer les victimes et affirmer que l'impunité ne sera jamais tolérée.La création du FONAREV constitue à nos yeux une réponse nationale forte destinée à apporter consolation et réparation. Alimenté par une partie de la redevance minière, ce fonds illustre le lien tragique entre ressources naturelles et conflit armé mais cette fois-ci les ressources du pays doivent servir à panser les plaies, cette initiative interne mérite d'être accompagnée par une reconnaissance internationale des génocides ainsi que par l'action urgente de la justice car il ne peut y avoir de paix durable sans vérité et responsabilité", a martelé Guillaume Ngefa.

A l'occasion de la commémoration de l’an 3 du Genocost, génocide congolais pour des gains économiques, initiée depuis maintenant 3 ans, le Chef de l'État Félix-Antoine Tshisekedi avait annoncé une campagne politique et diplomatique que va mener dans les prochains jours le gouvernement en vue d'obtenir la reconnaissance internationale du génocide congolais (Genocost).

Alors que Kinshasa a toujours considéré la demande de la communauté internationale d'ouvrir ses frontières lors du génocide Rwandais comme la cause principale de l'instabilité dans l'Est, Félix Tshisekedi a rappelé à la communauté internationale son devoir moral et politique de soutenir la démarche menée par son pays la République Démocratique du Congo de reconnaissance internationale du génocide congolais.

Clément MUAMBA