Au cours d’une conférence de presse, l’équipe d’organisation côté RDC de Miss Universe a tenu à clarifier certaines zones d’ombre autour de la destitution de Deborah Djema, de son titre de Miss Universe 2025. Un consensus n’ayant pas été trouvé sur le contrat à signer par la gagnante de ce concours de beauté, l’organisation se dit avoir été dans l’obligation de prendre une décision dans un délai très court d’environ 24h pour ne pas priver au pays de se voir retirer sa licence d’organisation de cette compétition annuelle.
Luc Kayembe, Directeur général adjoint de Miss Universe DRC, souligne même que la gagnante a choisi de partir alors que les discussions étaient en cours avec les avocats notamment.
« La décision prise était pour se conformer aux critères internationaux pour que le Congo ne perde pas sa licence. Je rappelle que ce n’est pas nous qui avons mis la Miss dehors. La dernière rencontre avec les avocats, nous sommes partis pour envoyer notre amendement afin qu’elle signe. Mais la Miss a quitté l’hôtel sans conformité avec nous, équipe d’organisation, qui la prenons en charge. Et nous avons simplement acté », a-t-il dit.
Élue en grande pompe lors du concours de cette année qui est la deuxième édition depuis le retour, Déborah Djema n’a pas accepté cette décision de sa destitution. Dans une déclaration elle a dénoncé une mesure profondément regrettable, estimant que son titre ne saurait lui être retiré qu’à travers une décision judiciaire ou par le peuple qui l’a élue.
Côté organisation, on indique que les points soulevés par Deborah Djema avant de signer le contrat ont été revus. Il s’agit notamment du temps de travail, des revenus après qu’elle aura remis la couronne, les mécanismes de prise en charge de son équipe et bien d’autres. Le point de désaccord qui est resté en suspens est celui de la répartition des revenus pendant l’année où elle porte la couronne, avant l’édition prochaine.
Luc Kayembe précise que la prise en charge est prise de bout en bout pendant une année par l’organisation. Les voyages, le logement, les formations, les vêtements et bien d’autres sont sur le compte de Miss Universe, ce qui fait que le partage des revenu est inéquitable, en raison de 30% pour la Miss et 70% pour l’organisation.
« On peut vous rassurer que le contrat de Miss Universe RDC suit les critères de Miss Universe Monde. C’est le même pratiquement. Je peux vous rassure que c’est dans le respect des droits de la femme. On ne peut ps exposer le contrat malheureusement. Quand tu devient Miss, ta vie ne t’appartient plus parce qu’il y a beaucoup d’interdits. Tu deviens une personnalité publique », ajoute le directeur général adjoint.
Le choix d’une autre…
Ne restant que quelques heures pour envoyer le contrat signé au niveau international, l’organisation a dû destituer Deborah Djema de sa couronne pour la remettre à Dorcas Dienda afin de représenter la RDC. Celle-ci a finalement signé le contrat d’adhésion proposé par l’organisation.
Miss Universe Internationale est une organisation privée qui a des règles et des délais en tant qu’institution. Elle prévoit notamment de voter une Miss ou de sélectionner une pour porter la couronne, même si elle n’a pas participé à la compétition. C’est ce qui a été fait pour cette edition en RDC, cela parce que la première et la deuxième dauphines sont appointées dans d’autres compétitions internationales du fait d’avoir été dans cette position lors de la compétition.
« Le choix d’une Miss se fait soit par voie d’élection soit en pointant. Les deux possibilités sont régies par les critères de Miss Universe qui est l’organe faitier qui a des règlements que les organisations nationales suivent. Tout ce qu’on a fait est légal. La Côte d’Ivoire l’a fait aussi, l’Egypte également », précise Luc Kayembe.
Pour Anado Kabika, Directrice générale Miss Universe, ce buzz autour de cette affaire permet de reconnaître les faiblesses et les forces de l’organisation mais il ne doit pas occulter le côté exceptionnel de cette compétition qui est une opportunité pour les femmes congolaises qui en ont manqué pendant plus de 35 ans.
« Ça faisait 38 ans que la RDC était absente au niveau international. Surtout la jeunesse féminine. Ce côté Miss et tout ce qui concerne la beauté, nous étions vraiment absents. L’idée de ramener le projet est de donner la chance à cette jeune femme d’aller montrer que la RDC est grande et a des richesses et faire valoir tout le potentiel de notre pays », a-t-elle dit.
Et d’ajouter :
« Miss Universe met en lumière certaines femmes. Ça ne se limite pas au défilé, nous avons ramené une plus value. C’est la volonté qu’on a d’aider les jeunes femmes. La Miss quand elle prend la couronne, elle est prise en charge pendant une année jusqu’à remettre la couronne. Miss Universe, ce n’est pas seulement la beauté mais la plus belle femme et la plus intelligente avec un projet ».
Miss Univers RDC est un concours de beauté qui sélectionne la candidate représentant la République Démocratique du Congo au prestigieux concours international Miss Univers. Après 38 ans d'absence de la RDC à ce concours mondial, le pays a renoué avec Miss Univers en 2024. L'organisation a pour objectif de choisir une ambassadrice qui incarnera non seulement la beauté, mais aussi les valeurs culturelles et l'image positive de la RDC sur la scène internationale.
L'élection met en lumière le nouveau narratif du pays, axé sur ses ambassadrices et leurs ambitions. La première lauréate de ce retour, élue en 2024, a été Ilda Amani. Elle a représenté la RDC à la 73e édition du concours Miss Univers au Mexique.
Kuzamba Mbuangu