Le Comité mixte de surveillance de l'accord de paix entre la République démocratique du Congo et la République du Rwanda a décidé d'accélérer prochainement les efforts visant à neutraliser les combattants FDLR et à faire progresser la levée des mesures défensives rwandaises. C'est l'une des résolutions issues de la deuxième réunion tenue mercredi 3 septembre 2025 avec des représentants de la République démocratique du Congo (RDC) et du Rwanda, ainsi que des États-Unis, de l’État du Qatar, de la République du Togo (en tant que facilitateur de l’Union africaine) et de la Commission de l’Union africaine.
« Les membres du Comité ont salué la prochaine réunion du Mécanisme conjoint de coordination de la sécurité (MCCS) afin d'accélérer les efforts visant à neutraliser le soutien au groupe armé FDLR et à faire progresser la levée par le Rwanda de ses mesures défensives conformément à l'annexe A de l'Accord. En prévision de la prochaine réunion du MCCS, la RDC a déclaré qu'il n'existe aucune politique de soutien aux FDLR et a reconnu l'importance de prendre des mesures concrètes à cet effet. Le Rwanda a exprimé son respect pour l'intégrité territoriale de la RDC et a reconnu l'importance de veiller à ce que ses actions soient cohérentes avec ce respect. La RDC et le Rwanda ont réaffirmé leur obligation de cesser immédiatement et sans condition tout soutien de l'État aux groupes armés non étatiques, sauf si nécessaire pour faciliter la mise en œuvre de l'accord », renseigne le communiqué du Département d'État américain.
Selon toujours le même document, la République Démocratique du Congo et le Rwanda se sont engagés à mettre en place un canal technique de renseignement et militaire pour un échange direct d'informations avant la prochaine réunion du MCCS à Doha. Ils ont affirmé que ces actions sont essentielles pour réaliser pleinement le potentiel du Cadre d'intégration économique régionale, qui ouvrira des corridors économiques clés pour soutenir le développement et la stabilité à long terme dans la région.
Le Qatar a fait le point sur les négociations en cours entre la RDC et l'AFC/M23 à Doha, essentielles à la stabilité de l'est de la RDC. Aucun détail n’a été fourni. Les gouvernements de la RDC et du Rwanda ont réaffirmé leur engagement à apporter leur plein soutien à la réussite des négociations de Doha.
Le Comité a réaffirmé son engagement à convoquer des réunions régulières pour relever les défis actuels, suivre les progrès et assurer la mise en œuvre effective de l'Accord de paix. La RDC et le Rwanda ont reconnu les contributions essentielles et les efforts coordonnés des États-Unis, du Qatar et de l'Union africaine, et les ont remerciés pour leur soutien à la promotion d'une paix durable dans l'est de la RDC.
Au lendemain de l'occupation des villes de Goma et Bukavu par la rébellion de l'AFC/M23 soutenue par le Rwanda, des efforts diplomatiques majeurs sont en cours pour tenter de résoudre la crise sécuritaire entre Kinshasa et ce mouvement. L’Accord de Washington signé grâce aux États-Unis d'Amérique et le processus de Doha piloté par l'État du Qatar sont les deux volets complémentaires d’une initiative diplomatique majeure visant à mettre fin aux conflits persistants dans l’Est de la RDC, en particulier ceux impliquant le Rwanda et les groupes armés comme l'AFC/M23.
Après la signature de la déclaration de principes, les engagements mutuels censés poser les bases d’un futur accord de paix global peinent à se matérialiser. Les mesures de confiance considérées comme indispensables à la reprise des pourparlers début août en vue de parvenir à un accord de paix global restent jusque-là sans effet. Face à cette situation et au regard du blocage constaté dans la mise en œuvre de cette déclaration ont fait peser des risques réels sur la suite du processus alors que selon le chronogramme contenu dans la déclaration de principes signée à Doha, les parties s'étaient engagées à reprendre les discussions sur un accord de paix au plus tard le 8 Août 2025 avec en ligne de mire la signature d’un accord de paix global prévue le 17 août 2025.
Clément MUAMBA