Malgré les accusations mutuelles sur terrain, les délégués du gouvernement de la République Démocratique du Congo et ceux de la rébellion de l'AFC/M23 poursuivent le dialogue à Doha sous la médiation de l'État du Qatar. Selon le VPM, ministre de l'intérieur, Jacquemain Shabani, les discussions entre les deux parties, portent sur la mise en œuvre des mesures de confiance et le respect du cessez-le-feu sur le terrain des opérations dans l'Est de la RDC.
« Le processus continue, je dois souligner que l'équipe qui représente le gouvernement de la République séjourne toujours à Doha et les travaux avec le concours de la médiation Qatari se poursuivent de jour en jour. Il y a eu des échanges conformément à la déclaration de principes qui ont débuté sur les mesures de confiance avec la problématique de la libération des prisonniers, ils ont évolué aujourd'hui sur le deuxième point qui concerne le principe de cessez-le-feu. Les discussions continuent sur cette question-là », a déclaré Jacquemain Shabani lors d'un briefing presse ce mardi 2 septembre.
Répondant à une question de ACTUALITE.CD sur les affirmations de l'AFC/M23 accusant Kinshasa d'être à la base du blocage de la mise en œuvre de la déclaration de principes en refusant de libérer des prisonniers, Jacquemain Shabani a rassuré que les démarches sont en cours au niveau du gouvernement pour répondre à cet engagement majeur contenu dans la déclaration de principes.
« À ce sujet, je peux vous informer que déjà dans la déclaration de principes, il avait été identifié le Comité International de la Croix-Rouge pour diriger ou gérer ces opérations, le CICR est déjà en contact avec les différentes parties, à ce niveau aussi en interne des travaux sont en train d'être fait. Je ne suis pas autorisé à aller plus loin sur les détails mais c'est pour vous rassurer que Kinshasa est pleinement engagé sur la nécessité de faire avancer cette dynamique, soyez-en convaincu, le blocage ne viendra pas du gouvernement de la République, bien au contraire, ces mesures de confiance seront exécutées », a rassuré le VPM de l'intérieur et sécurité.
M. Shabani rappelle que ce travail sur la libération des prisonniers a déjà été fait avec la rébellion de l’AFC/M23 évoquant le cas de « nos compatriotes et vaillants militaires et policiers qui étaient abrités et pris en charge par la Monusco dans la ville de Goma ».
« Il faut aussi arriver à intégrer que nous sommes un État, nous sommes un gouvernement donc les questions de liberté, détention sont fonction des textes légaux et des institutions qui s'en occupent, nous avons un pouvoir judiciaire », a-t-il fait remarquer.
Au lendemain de l'occupation des villes de Goma et Bukavu par la rébellion de l'AFC/M23 soutenue par le Rwanda, des efforts diplomatiques majeurs sont en cours pour tenter de résoudre la crise sécuritaire entre Kinshasa et ce mouvement. L’Accord de Washington signé grâce aux États-Unis d'Amérique et le processus de Doha piloté par l'État du Qatar sont les deux volets complémentaires d’une initiative diplomatique majeure visant à mettre fin aux conflits persistants dans l’Est de la RDC, en particulier ceux impliquant le Rwanda et les groupes armés comme l'AFC/M23.
Après la signature de la déclaration de principes, les engagements mutuels censés poser les bases d’un futur accord de paix global peinent à se matérialiser. Les mesures de confiance considérées comme indispensables à la reprise des pourparlers début août en vue de parvenir à un accord de paix global restent jusque-là sans effet. Face à cette situation et au regard du blocage constaté dans la mise en œuvre de cette déclaration ont fait peser des risques réels sur la suite du processus alors que selon le chronogramme contenu dans la déclaration de principes signée à Doha, les parties s'étaient engagées à reprendre les discussions sur un accord de paix au plus tard le 8 Août 2025 avec en ligne de mire la signature d’un accord de paix global prévue le 17 août 2025.
Clément MUAMBA