Le Chef de l'État Félix-Antoine Tshisekedi est revenu sur l'urgence et la nécessité de faire respecter l'ordre opérationnel aux frontières aéroportuaires terrestres et lacustres de la RDC. Dans sa communication lors de la 52e réunion du conseil des ministres, Félix Tshisekedi dit suivre avec une "vigilance particulière" la situation qui prévaut dans différents postes frontaliers notamment dans les aéroports ou lui parviennent des plaintes émanant des opérateurs économiques, des différents voyageurs et autres visiteurs.
D'après Félix Tshisekedi, ces derniers dénoncent des tracasseries multiformes exercées en dehors de tout cadre légal et qui entravent gravement la fluidité des échanges ainsi que l'exercice normal des activités commerciales.
"Rappelant que l'ordre opérationnel aux frontières a été mis en place précisément pour mettre un terme à ces pratiques préjudiciables à l'image de notre pays et à l'économie nationale. Il a souligné que cette réforme visait à rationaliser la présence des services publics au point d'entrée et de sortie du territoire, à simplifier les procédures liées au commerce extérieur et à assainir le climat des affaires dans une logique de gouvernance efficace et de respect de l'autorité de l'État. La résurgence de toute dérive que rien ne saurait justifier compromet sérieusement les efforts de réforme engagée par le gouvernement et nuit à l'image même de nos institutions", rapporte le compte rendu de la réunion tenue vendredi 18 juillet 2025.
Face à cette situation, le Président de la République a appelé à une évaluation et une actualisation rigoureuse, exhaustive et sans complaisance de l'exécution de l'ordre opérationnel car il est impératif que tous les services non indispensable ou dont la présence n'est pas strictement encadrée par les textes légaux ou réglementaires soient retirés sans délai et sans aucune forme de procès. À l’en croire, la restauration de l'autorité de l'État passe par la fin de comportement déviant et la tenue d'un ordre opérationnel crédible aux frontières de la RDC.
À cet effet, Il a instruit formellement le vice-premier ministre, ministre de l’Intérieur, ainsi que le ministre de la Défense Nationale, le ministre des Transports et Voies de Communication, le ministre de la Santé, Hygiène et Prévention, le ministre du Commerce extérieur, l’administrateur général de l’ANR, le directeur général de la DGM, ainsi que tous les autres services spécialisés, de prendre sans délai les mesures suivantes :
• Procéder à un audit ciblé et documenter des services opérant actuellement aux frontières ;
• S’assurer que seuls les services indispensables et dûment mandatés poursuivent leurs activités dans un cadre coordonné, transparent et efficace;
• Écarter sans ménagement tout agent ou toute structure exerçant en violation des textes ou se livrant à des pratiques attentatoires à l’éthique de l’État et au climat des affaires.
"Le Président de la République a insisté pour que toutes les mesures adoptées dans ce cadre tiennent absolument compte des impératifs de sûreté de l’État, en parfaite adéquation avec le contexte sécuritaire particulièrement sensible que traverse actuellement le pays. Un rapport conjoint d’évaluation de l’ordre opérationnel, assorti de recommandations en vue d’une réorganisation durable du dispositif de contrôle des frontières, est attendu dans un délai de 15 jours sous la coordination du vice-premier ministre, ministre de l’Intérieur", ajoute le compte rendu de la réunion.
Malgré son institutionnalisation, le décret 036/2002 du 28 mars 2002 portant désignation des services et organismes publics habilités à exercer aux frontières de la République démocratique du Congo n'est pas du tout respecté en République Démocratique du Congo. Ce dernier désigne à l'article 1er seulement quatre services et organismes publics devant exercer aux frontières de la RDC.
Les services autorisés sont la Direction générale des douanes et accises (DGDA) de l’Office congolais de contrôle (OCC) de la Direction générale de migration (DGM) ainsi que le Service d’hygiène publique. Les dispositions de l’article 1er du présent décret ne sont pas applicables aux services et organismes publics chargés de la gestion des infrastructures portuaires, aéroportuaires et ferroviaires, ou du transport international des marchandises.
Clément MUAMBA