Lors de sa présentation jeudi devant la commission Environnement, Développement durable, Ressources naturelles et Tourisme du Sénat, Popol Mabolia directeur général du Cadastre minier (CAMI), a souligné la nécessité pour la RDC de reconquérir la souveraineté sur la production industrielle, notamment du cuivre et du cobalt, minéraux dont la RDC dispose en abondance.
Pour Popol Mabolia, les sociétés étrangères détiennent la plus grande partie de la production de ces minerais. À titre d'exemple, les sociétés CMOC et Glencore (Chine et Suisse) détiennent plus de 60 % de la production de cuivre, tandis qu'Ivanhoe Mines et Zijin (Canada et Chine) détiennent plus de 80 % de la production de cobalt.
Cette situation ne permet pas à l'État congolais de profiter pleinement des richesses de son sous-sol, dont les capitaux vont en grande partie à l'étranger. Ainsi, le DG du CAMI a invité les députés et sénateurs présents à réfléchir à un projet de loi susceptible de ramener à la RDC sa souveraineté dans l'exploitation de ces matières.
Popol Mabolia a également évoqué l'organisation et le fonctionnement du CAMI, qui fait partie des services spécialisés du ministère des Mines et constitue la porte d'accès pour l'obtention des droits miniers et des carrières en RDC, qu'il s'agisse d'exploration ou d'exploitation.
En tant que deuxième intervenant, Cim's Mulungulungu, directeur juridique du CAMI, est revenu sur la procédure d'octroi des droits miniers et de carrières. Il a indiqué qu'il existe deux modes d'octroi des droits miniers : la demande de titres par voie normale en passant par le Cadastre minier, et par voie d'appel d'offres, qualifiée comme une procédure exceptionnelle.
Le troisième intervenant, Blaise Kiza, directeur technique du CAMI, a entretenu les députés et sénateurs sur la cartographie minière et les systèmes d'information géographique appliqués au domaine minier, qui constituent l'infrastructure géospatiale centrale du CAMI en RDC, assurant le report des droits miniers via le système géodésique WGS 84.
« Le territoire national est découpé en 237 carrés, dont le côté couvre 1 degré de longitude et latitude, équivalent à 111 km de longueur et largeur. Ce grand carré est découpé en unités cadastrales dont le côté mesure 30", pour une superficie de 84 hectares », a expliqué Blaise Kiza.
De son côté, la sénatrice Bahati Tito Arlette, présidente de la commission, a promis, avec les autres membres, de réfléchir à des textes permettant d'améliorer le secteur minier congolais.
Bruno Nsaka