RDC : guerre de communiqués, bras de fer persistant à la tête de l’UDPS

Militants UDPS
Les militants de l'UDPS à la résidence du parti à Limete/Kinshasa

La crise de leadership qui secoue l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS/Tshisekedi) a connu un nouvel épisode ce week-end, avec l’annonce d’une réunion convoquée par Augustin Kabuya, dont la légitimité est contestée par l’exécutif du parti.

Dans un communiqué daté du 10 mai 2025, Augustin Kabuya Tshilumba, qui continue de se présenter comme Secrétaire Général de l’UDPS, a invité tous les députés nationaux du parti, ainsi que ceux alignés sur les listes des partis et regroupements de la « mosaïque UDPS », à une réunion prévue ce dimanche 11 mai à 18h à l’Hôtel Kempinski Fleuve Congo à Kinshasa. Il y est question d’une « communication importante sur les enjeux politiques de l’heure ».

Quelques heures après cette convocation, un communiqué émanant de Déogratias Bizibu a rappelé que depuis le 11 août 2024, Augustin Kabuya avait été déchu de ses fonctions par la Convention Démocratique du Parti (CDP), et qu’il n’avait plus qualité pour engager le parti.

Selon ce même document, les statuts du parti ne prévoient pas la fonction de « président ad intérim » et stipulent qu’en cas d’empêchement du président, un directoire tripartite assure l’intérim pour une durée ne dépassant pas 30 jours. Par conséquent, la présidence de l’UDPS a demandé au bureau de la CDP de déférer Augustin Kabuya devant la Commission Nationale de Discipline pour « usurpation des pouvoirs ».

Depuis sa destitution en août 2024, Augustin Kabuya conteste la désignation de Déogratias Bizibu comme Secrétaire Général intérimaire, décidée par la CDP. Cette nomination avait marqué une rupture, divisant le parti en deux camps.

La tension s’était déjà traduite par des affrontements entre militants au Palais du Peuple le 6 août 2024, en marge du dépôt de la candidature d’Idriss Mangala au poste de président du Sénat. Ces heurts avaient fait plusieurs blessés et provoqué l’intervention de la police.

Interrogé début août 2024 depuis la Belgique par la radio Top Congo, le président Félix Tshisekedi, fondateur de la branche UDPS/Tshisekedi, avait minimisé les tensions internes, évoquant une "vitalité démocratique" au sein du parti et estimant que "de ce choc des mots jaillira la lumière".

Mais les dissensions perdurent. En dépit de la création d’une commission de bons offices et des appels au calme lancés par certaines figures du parti, comme Eteni Longondo, les signes d’une réconciliation durable demeurent absents.

La réunion convoquée ce dimanche soir par Augustin Kabuya pourrait accentuer les lignes de fracture, alors que l’UDPS, pilier de la majorité présidentielle, peine à parler d’une seule voix.