Dans la nuit du lundi au mardi 06 mai, une femme enceinte a été froidement abattue par des bandits armés au quartier Lac vert, situé à l’ouest de Goma. Selon Dedesi Mitima, chef de ce quartier contacté par ACTUALITÉ.CD, les assaillants se sont introduits dans la maison de la victime avant de l’abattre sous les yeux de son mari et de ses enfants, puis ont disparu sans rien emporter.
Le lendemain matin, mercredi 7 mai, deux corps sans vie ont été découverts. L’un appartenait à un présumé voleur armé, tué par des militaires de l’AFC/M23 lors d'une intervention à Kiziba 2, à la frontière entre Nyiragongo et Goma. Son corps a été retrouvé avec une arme. Le deuxième corps, celui d’un taximan d’une trentaine d’années, a été découvert au quartier Himbi, avec des traces de coups de couteau au niveau du cou, signe d’une exécution ailleurs avant d’être jeté sur l’avenue du Musée.
La série macabre s’est poursuivie ce vendredi 09 mai. Au quartier Katoyi, un présumé voleur a été brûlé vif par une foule en colère, après avoir été appréhendé lors d’une tentative de vol nocturne. Son corps a ensuite été conduit à la morgue par les services de la protection civile. Le même jour, un autre corps a été retrouvé au quartier Majengo, à l’endroit connu sous le nom de "Vision 20", vêtu d’une tenue militaire, selon des témoins.
La ville de Goma traverse une période particulièrement sombre, marquée par une flambée de violences meurtrières et d’insécurité grandissante. En l’espace de trois jours, au moins cinq personnes ont été tuées dans des circonstances tragiques, tandis que plusieurs autres ont été blessées ou dépouillées lors de multiples attaques menées par des bandits armés dans plusieurs quartiers de la ville.
Outre ces assassinats, plusieurs cas de vols ont été enregistrés, notamment à Ndosho, Majengo, Mugunga, Mabanga Nord, Kyeshero et Lac vert.
Dans la nuit du 8 mai, des effets militaires, dont 10 fusils AK-47, 32 chargeurs et 3 explosifs, ont été découverts dans des habitations civiles à Katoyi, lors d’un couvre-feu. Les suspects arrêtés sont accusés d’être à l’origine de nombreuses exactions dans cette partie de la commune de Karisimbi.
Le gouvernement congolais, par un communiqué officiel du 8 mai, a dénoncé les violences perpétrées par l’AFC/M23 soutenus par l’armée rwandaise. Il évoque des crimes de guerre : plus de 308 assassinats, 124 cas de viols, 315 cas de tortures, des centaines de recrutements forcés et plusieurs cas de spoliations et de destructions d’immeubles publics entre avril et mai 2025.
Pour le ministre congolais de l’Intérieur, Jacquemin Shabani Lukoo Bihango, ces actes constituent une violation flagrante du droit international. Le gouvernement affirme documenter ces crimes pour engager des poursuites devant les instances compétentes et appelle la communauté internationale à agir de toute urgence pour restaurer la paix et la souveraineté nationale dans les zones affectées.
Josué Mutanava, à Goma