RDC : Kabuya révèle que Kabund a secrètement sollicité le pardon de Tshisekedi par émissaire

Militants de l'UDPS
Militants de l'UDPS à Kinshasa/Ph. ACTUALITE.CD

Le secrétaire général de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), Augustin Kabuya, a lancé de virulentes accusations contre Jean-Marc Kabund, ancien président intérimaire du parti présidentiel et opposant récemment libéré de prison. Dans un meeting dont l’extrait vidéo est devenu viral ce lundi, Kabuya a remis en cause la probité et la sincérité de Kabund, l’accusant d’enrichissement personnel et de duplicité.

« Kabund parle d’un régime des jouisseurs. Mais s’il y a un jouisseur dans ce régime, c’est bien lui », a lancé Kabuya devant ses partisans, évoquant les conditions modestes dans lesquelles Kabund est arrivé à Kinshasa en provenance de Kamina. « Qu’il dise combien a coûté son château de Kingabwa », a-t-il poursuivi.

Kabuya a également comparé Kabund à Corneille Nangaa, ancien président de la CENI désormais en rupture avec Kinshasa. Selon lui, tous deux ont eu des démêlés avec le président Tshisekedi en lien avec des « carrés miniers ».

L’offensif secrétaire général de l’UDPS a aussi affirmé que Kabund, bien qu’opposant affiché, avait envoyé un émissaire, Moïse Katshibuyi, pour solliciter un pardon du chef de l’État. « Ce n’est pas un secret. Allez poser la question à Jean-Claude Tshilumbayi, Jacquemain Shabani, Peter Kazadi, Taupin Kabongo ou encore Désiré Kolongele Eberande », a insisté Kabuya, affirmant avoir lui-même assisté à deux de ces rencontres.

Kabuya a mis en doute la libération de Kabund : « Il n’a pas triomphé devant la justice. » L’ancien vice-président de l’Assemblée nationale avait été condamné en 2023 à sept ans de prison pour plusieurs infractions, dont l’offense au chef de l’État et la propagation de faux bruits. Il a quitté la prison de Makala en février 2025, après environ un an et demi de détention.

Ces déclarations interviennent alors que le parti de Kabund, l’Alliance pour le Changement (A.ch), a récemment obtenu son enregistrement officiel, trois ans après sa création. Kabund, qui a dénoncé les obstacles politiques à la reconnaissance administrative de son parti, affirme vouloir porter une nouvelle plateforme de gauche prônant justice sociale et lutte contre la corruption.