Les États-Unis ont réaffirmé leur position ferme vis-à-vis du Rwanda et annoncé des progrès dans les discussions sur un accord minier avec la République démocratique du Congo (RDC), à l’issue d’une tournée régionale du conseiller principal pour l’Afrique du département d’État, Massad Boulos.
Lors d’un briefing à la presse ce jeudi, M. Boulos a déclaré : « Nous réitérons notre position : le Rwanda doit cesser tout soutien militaire au M23 et retirer toutes les troupes rwandaises du territoire de la RDC. » Il a dit rester « confiant » quant à la possibilité de voir les parties prenantes « trouver un moyen d’agir rapidement » dans ce sens.
Ces déclarations s’inscrivent dans le cadre des efforts américains visant à favoriser une paix durable dans l’est de la RDC. M. Boulos a salué le retrait du M23 de la ville de Walikale, affirmant qu’il s’agissait d’un résultat concret obtenu à la suite de discussions menées avec les parties impliquées dans le conflit.
Sur le plan économique, Massad Boulos a confirmé des échanges directs avec le président Félix Tshisekedi concernant un partenariat minier. « À Kinshasa, le président Tshisekedi et moi avons discuté d’un accord sur les minerais et tracé une voie à suivre. » Il a souligné que « le renforcement des investissements du secteur privé américain en RDC, particulièrement dans le secteur minier, est un objectif partagé », et a qualifié cet engagement de « gagnant-gagnant » pour les deux pays.
Le responsable américain a également évoqué le soutien de Washington à des projets d’infrastructure, notamment le corridor de Lobito, qui vise à faciliter le transport de ressources naturelles vers l’Atlantique à travers l’Angola et la Zambie. Il a insisté sur l’importance pour les États-Unis de « garantir la souveraineté et l’intégrité territoriale de tous les pays, pas seulement d’un seul. »
Interrogée à ses côtés, la sous-secrétaire d’État adjointe chargée des Affaires africaines, Corina Sanders, a confirmé que cette mission avait pour objectif principal de faire avancer les discussions de paix à l’Est de la RDC et de promouvoir les investissements américains. Elle a qualifié la mission de « très productive », soulignant que les États-Unis étaient en train de mettre en place leur propre stratégie pour « voir ce qui est acceptable pour toutes les parties dans la région ».
Enfin, Massad Boulos a indiqué que la délégation américaine avait aussi permis de finaliser le transfert en garde américaine de citoyens américains détenus en RDC, dans le cadre des événements survenus le 19 mai 2024.
Ce déplacement, qui a conduit la délégation américaine en RDC, au Kenya, en Ouganda et au Rwanda du 2 au 9 avril, marque la volonté de l’administration Trump d’intensifier son engagement sur le continent, en liant étroitement enjeux de sécurité et développement économique.