En attendant sa promulgation pour entrer en vigueur, le projet de loi portant programmation de mise en œuvre de la réforme de la Police nationale congolaise pour la période 2026-2030 a été adopté par le parlement congolais lors de la session ordinaire de mars 2025.
Cette adoption s’est faite après approbation des conclusions des rapports de la commission défense et sécurité de l'Assemblée nationale et du Sénat. Selon les données de la commission défense et sécurité que dirige le député national Rubens Mikindo Muhima, qui examinait ce texte en profondeur, ce projet de loi qui s'inscrit dans le cadre de la réforme globale du secteur de sécurité de la RDC a subi quelques amendements notamment le budget est passé de 6.793.273.213.423,20 Fc équivalent à 2.299.374.903$ à 7.543.714.436.805,6 Fc équivalent à 2.553.382.899 $, soit un accroissement de 11,04% comparé au budget initial.
Prenant la parole lors de la réunion du groupe consultatif sur la réforme du secteur de la sécurité en RDC (RSS), Bintou Keita, cheffe de la Monusco, a salué l'adoption de ce texte visant à donner un nouveau souffle à la police nationale congolaise et presse déjà le gouvernement à envisager le renouvellement de la loi sur la programmation militaire qui va incessamment tomber caduque.
" Je salue l’adoption la semaine dernière du projet de loi de programmation de mise en œuvre de la réforme de la police nationale congolaise, qui marque également une avancée importante, en attendant sa promulgation. La prochaine session parlementaire offre une occasion précieuse pour examiner la loi de programmation militaire, qui arrive à expiration, ainsi que plusieurs autres textes stratégiques qui contribueront à consolider l’architecture juridique et le cadre normatif du secteur de la sécurité ", a interpellé Bintou Keita.
Aussi, a-t-elle rappelé, il est crucial d’assurer l’harmonisation entre la réforme du secteur de la sécurité et le P-DDRCS. En effet, si le DDR vise des objectifs à court et moyen terme pour stabiliser un contexte post-crise, la réforme du secteur de la sécurité répond à une vision de long terme, visant à professionnaliser les forces, renforcer les institutions et améliorer la gouvernance démocratique.
" Il faut par conséquent s’assurer que les décisions à prendre à court terme ne portent pas préjudice à la vision et aux objectifs à long terme. Les Nations Unies réaffirment leur engagement à accompagner ces efforts, conformément à la résolution du Conseil de Sécurité 2773 (2025). Notre soutien à la réforme du secteur de la sécurité et au DDR restera ferme, dans l’objectif de garantir une paix durable et protéger les populations civiles qui ont trop longtemps souffert ", a ajouté la cheffe de la Monusco.
Il y a de cela trois ans, le pays s'était doté de la loi portant programmation militaire pour les exercices 2022-2025. Le projet a été présenté par Gilbert Kabanda, le ministre de la défense nationale et des anciens combattants. Pour le gouvernement, ce texte est un acte d'engagement de la nation afin de permettre aux Forces armées de la République Démocratique du Congo de développer leurs capacités opérationnelles sur le terrain, a indiqué le ministre de la défense.
La loi de programmation militaire est une loi financière pluriannuelle qui fixe les échéances des crédits de paiement relatifs aux dépenses d’équipements et de développement des Forces armées. Elle définit dans le cadre des lois budgétaires la tranche du budget réservée au développement, à l’équipement des Forces armées. Elle détermine les séquences et le rythme des opérations ou des achats à effectuer pour atteindre les objectifs précis des Forces armées.
Clément MUAMBA