La cité de Bule et ses environs font face à une pression démographique sans précédent avec l’arrivée de 32 234 déplacés fuyant les violences dans les zones de santé de Fataki et de Linga. Selon les acteurs humanitaires et la société civile locale, relayés dans une alerte de Cluster Sécurité Alimentaire Grand Oriental, ces déplacés, répartis en 6 442 ménages, se sont installés principalement dans la cité de Bule (98 %), ainsi que dans les sites de Plaine Savo et Tsukpa. Ils proviennent de diverses localités touchées par les affrontements, notamment Fataki, Lodha, Djaiba et Sanduku. La plupart des déplacés sont hébergés en famille d’accueil, tandis que d’autres ont trouvé refuge dans des écoles et des églises.
La situation humanitaire de ces personnes est bousculée notamment par la peur des affrontements entre groupes armés et la limitation d’accès aux champs.
“Ces personnes arrivent dans la cité de Bule plongée dans un état de psychose générale alimentée par des affrontements entre les groupes armés CODECO et Zaïre d’une part et, d’autre part, par des rumeurs d’attaques et des mouvements incessants des éléments CODECO entre les zones est et ouest de la RN27. Il y a également des interruptions intempestives des mouvements des véhicules sur les routes commerciales (RN27 et axe Bule – Largu) et la limitation d’accès aux champs. Tout ceci empêche tout approvisionnement de la cité de Bule en denrées de première nécessité. Les populations hôtes et les personnes déplacées sont ainsi soumis à un blocus”, indique le document parvenu à ACTUALITE.CD
Depuis le 18 mars, de nouvelles vagues de déplacés continuent d’affluer à Bule en raison des affrontements entre les forces ougandaises (UPDF) et les combattants CODECO. Bien que des interventions humanitaires soient prévues pour soutenir les déplacés, certaines opérations ont dû être temporairement suspendues en raison de l’insécurité persistante.
“Les services de santé sont limités au centre de santé de référence de Bule qui dessert quasiment toutes les populations des aires de santé de Bule, Fataki, Salama, Bukatchele et Dhedja (ZS de Drodro). Les rares infrastructures d’eau sont désormais sollicitées par une population qui a quadruplé”, ajoute l’alerte.
La situation sécuritaire dans la région demeure préoccupante, marquée par des affrontements entre les groupes armés CODECO et Zaïre. L’interruption des mouvements sur les routes commerciales et l’accès restreint aux champs entraînent une pénurie de denrées alimentaires, ce qui exacerbe la précarité des populations locales et des déplacés. Par ailleurs, les infrastructures de santé et d’eau sont sous forte pression, le centre de santé de référence de Bule étant le seul établissement encore fonctionnel pour plusieurs aires de santé voisines.
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Kuzamba Mbuangu