Kikwit : le Musée national entre vétusté et conditions précaires d'exposition d'œuvres d'art

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Musée National de Kikwit

Situé au cœur de la ville de Kikwit, le Musée national du Grand Bandundu peine à remplir sa mission de conservation du patrimoine. Le bâtiment, construit depuis plusieurs décennies, est aujourd’hui dans un état de délabrement avancé. Le plafond est défectueux, la toiture en partie arrachée par les intempéries, et l’électricité inexistante. Seul un panneau solaire de 100 watts alimente le système informatique du musée, mais aucun dispositif d’éclairage n’est installé.

Dans la grande salle, l’exposition met en avant le fleuve Congo et ses richesses. Parmi les pièces marquantes, la statue de King Kester Emeneya, installée en 2022 après avoir été contestée par une partie de la population de Kikwit. Mais les conditions de conservation laissent à désirer. Les œuvres, réparties selon différentes époques:  l’âge de la pierre taillée, l’âge des métaux et l’époque contemporaine, sont exposées sans vitrines, posées sur une longue table, vulnérables à la poussière et à l’humidité. 

Certains objets, faute d’espace, restent enfermés dans des malles. D’autres, comme certains tableaux, sont exposés à même le sol. Les infiltrations d’eau de pluie menacent l’ensemble du patrimoine conservé ici.

"Le bâtiment se trouve dans un état de délabrement. Nous demandons au gouvernement de réhabiliter notre site. La salle d'exposition est trop petite. Il faut des vitrines pour bien garder les objets d'art parce qu'il y a de l'humidité et de la poussière. Et le plafond aussi suinte. L'eau de pluie entre en désordre", a alerté la directrice du musée, Souzane Pemba.

Malgré ces conditions précaires, le personnel du musée tente de maintenir l’activité. Treize agents y travaillent, dont douze sont pris en charge par le gouvernement. Mais le site peine à attirer des visiteurs, avec une moyenne de seulement 15 entrées par mois. Les droits d’entrée sont fixés à 500 FC pour les élèves et 1 000 FC pour les adultes.

"Quand nous regardons nos collections, elles souffrent parce que le musée, c'est d'abord la conservation du patrimoine. Si le patrimoine en souffre, il faut que les autorités viennent en aide", insiste Arnauld Diboto, chef de service administratif et financier du musée national de Kikwit.

Un constat clair : la réhabilitation de ce musée est plus qu'urgente pour sauver ce patrimoine culturel en péril.

Jonathan Mesa