La ministre des Affaires étrangères de la République démocratique du Congo, Thérèse Kayikwamba Wagner, a déclaré jeudi à Johannesburg qu’aucun rôle n’était prévu à ce stade pour l’ancien président Joseph Kabila dans les efforts en cours pour résoudre la crise sécuritaire dans l’Est du pays.
« Il n’y a pour l’instant aucun rôle prévu, à l’heure où nous parlons, dans les efforts en cours et dans la recherche d’une solution à la crise », a-t-elle affirmé lors d’une conférence de presse en Afrique du Sud.
Sans écarter la possibilité d’une présence publique de l’ancien chef d’État, elle a insisté sur le fait que cette réalité fait partie du fonctionnement normal d’une démocratie : « Quand on vit dans une démocratie, quand on choisit l’alternance au pouvoir, alors on choisit aussi d’avoir d’anciens présidents. Parfois ils sont plus présents, parfois ils sont actifs. Nous vivons avec cette réalité, tout comme ces anciens présidents doivent vivre avec l’héritage de leurs réussites ou de leurs échecs. »
Elle a toutefois rappelé que pour le moment, « il n’y a qu’un seul président en RDC : Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, et nous restons déterminés, en tant que démocratie, à continuer de fonctionner ainsi ».
Cette déclaration intervient quelques jours après que Joseph Kabila a rejeté toute implication dans la rébellion du M23, affirmant le 18 mars dernier à Johannesburg que les accusations à son encontre étaient « infondées » et exigeant que ses détracteurs en apportent les preuves. L’ancien président congolais s'exprimait alors après une rencontre avec Thabo Mbeki, ancien président sud-africain, au siège de la Fondation Mbeki.
Il avait également plaidé pour une approche « endogène » de la résolution de la crise en RDC, déplorant que « tout le monde parle du Congo, sauf les Congolais », et appelant à un dialogue entre l’opposition, la société civile, les responsables religieux et le gouvernement.
Le retour médiatique de Joseph Kabila intervient dans un contexte politique tendu à Kinshasa, où la formation d’un gouvernement d’union nationale, annoncée par le président Tshisekedi, suscite des réactions contrastées.
Le PPRD, parti de Kabila, s’est montré sceptique, estimant que ce type de coalition n’a jamais apporté de solutions durables aux crises congolaises. D’autres partis d’opposition partagent cette critique, tandis que certaines figures politiques, comme Adolphe Muzito ou Yves Mpunga, ont exprimé leur soutien à l’initiative présidentielle.