Vital Kamerhe, président de l'Assemblée nationale a été reçu ce lundi par Désiré Cashmir Eberande Kolongele, conseiller spécial du chef de l'État en matière de sécurité, dans le cadre des consultations politiques initiées par Félix Tshisekedi pour la formation d’un gouvernement d’union nationale pour tenter de retrouver la cohésion nationale dans un contexte sécuritaire tendu suite à l'agression Rwandaise via la rébellion du M23.
M. Kamerhe a apporté son soutien à l'initiative mais a insisté sur la nécessité de garantir la cohésion nationale au niveau interne.
"Nous avons aussi dit au conseiller spécial que le président en ce moment doit faire en sorte qu’on ne puisse pas tolérer que n’importe qui passe à la télévision ou dans les réseaux sociaux parler en son nom pour énerver cette démarche de la recherche de cohésion nationale et de recherche de la paix dans notre pays. Plus nous sommes unis, plus nous sommes forts, il ne faut pas qu'il y ait contradiction entre l'objectif, la pensée du Chef de l'État et les actes qui sont posés sur terrain par les institutions et par les individus. Il ne faut pas frustrer les gens davantage si nous voulons aller très loin", a déclaré Vital Kamerhe, président de l'Assemblée nationale à l'issue de son entretien avec Eberande Kolongele.
Membre du présidium de l’union sacrée, Kamerhe est revenu sur la nécessité de rassembler les congolais, mais aussi identifier les protagonistes, avant de fédérer les efforts dans la recherche de la paix.
"Je conseille que nous puissions y aller par étape. On peut former un gouvernement de cohésion nationale et de paix en lui fixant des missions précises qu’on peut évaluer tous les 3 mois. Maintenant il faut définir quels sont les piliers qui vont sous-tendre ce gouvernement d’Union nationale et très rapidement dans un processus fiable si nous avons déjà Luanda, Nairobi, nous avons la CENCO comment le conseiller spécial va faire la mixture de tout cela pour avoir le son de cloche des uns et des autres de façon à ce que nous opérons la magie de rappeler nos amis du M23 vers la patrie et déposer les armes pour qu’ensemble nous puissions reconstruire la RDC et qu’on dise au Rwanda et à l’Ouganda, nous sommes des voisins et on va le demeurer jusqu’à la fin du monde, vaut mieux vivre en bonne entente qu'être des protagonistes chaque jour", a-t-il suggéré.
Pour Vital Kamerhe, le gouvernement d’union nationale devrait être l’aboutissement d’un processus. Il a indiqué que « face aux défis actuels du pays, il est tout à fait logique que de telles consultations se mènent pour identifier les acteurs capables de relever ces défis ».
"Il faut d'abord identifier qui sont de protagonistes, sur le terrain militaire nous savons que c’est le M23, le Rwanda et dans une certaine mesure l’Ouganda, et du côté de l’espace libre c’est le gouvernement de la RDC, mais nous avons aussi d’autres protagonistes non armée, l’opposition congolaise et la société civile qui ne partage pas la même vision que le Président de la République", a laissé entendre le président de l'Assemblée nationale.
Les consultations reposent sur plusieurs principes clés, dont « la suprématie de la Constitution, l’unité nationale, l’intangibilité des frontières, la souveraineté nationale, le respect des institutions établies et la gouvernance inclusive et participative », a précisé M. Kolongele via son directeur de cabinet en présence de la presse.
Quatre catégories d’acteurs sont concernées : la majorité parlementaire issue de l’Union sacrée de la nation, les partis d’opposition parlementaires et extraparlementaires, la société civile dans toute sa diversité – notamment les confessions religieuses – ainsi que des personnalités indépendantes, incluant anciens candidats à la présidentielle, responsables publics ou encore figures marquantes de divers secteurs.
Clément MUAMBA