Sensibilisation contre la corruption et appel au patriotisme : “Nous voulons nous affranchir de la corruption qui gangrène nos institutions, freine le développement économique et accentue la pauvreté” (Judith Suminwa)

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Judith Suminwa Tuluka, Première ministre

Réunis dans l’amphithéâtre du Centre Culturel et Artistique pour les pays d’Afrique centrale, en face du Palais du Peuple, des jeunes venus des quatre coins de la ville-province de Kinshasa ont exprimé leur soutien à la campagne nationale de sensibilisation de la jeunesse congolaise à la lutte contre la corruption et à la promotion du patriotisme.

Organisée par l’Inspection Générale des Finances (IGF) et le ministère de la Jeunesse et de l’Éveil patriotique, cette vaste campagne, qui s’étendra sur l’ensemble du territoire national, vise à former une nouvelle génération d’incorruptibles : des dirigeants et des citoyens consciencieux, soucieux des enjeux éthiques dans la gestion des affaires publiques.

Pour la Première ministre Judith Suminwa Tuluka, le lancement officiel de cette campagne témoigne de la volonté du gouvernement de placer la République Démocratique du Congo sur la voie d’un développement durable. Selon elle, l’intégrité et la transparence sont des piliers fondamentaux d’une nation prospère et souveraine.

“Lutter contre la corruption, c’est faire preuve d’amour pour son pays. L’intégrité et la transparence en sont les fondements. Il m’est donc impossible d’évoquer ce combat sans souligner l’importance du patriotisme, particulièrement dans le contexte actuel où notre pays fait face à une agression extérieure et à des tentatives de balkanisation orchestrées par le Rwanda et ses supplétifs du M23/AFC. Le patriotisme est un gage de développement durable et de transmission des richesses aux générations futures”, a déclaré la cheffe du gouvernement devant plus de 2 000 jeunes, en présence de membres du gouvernement et d’autres personnalités.

Poursuivant son discours, elle a lancé un appel solennel à la jeunesse.

“J’en appelle à l’unité et à la mobilisation générale de la jeunesse congolaise. Vous devez vous ériger en rempart contre la corruption et devenir des acteurs engagés pour la défense de notre souveraineté nationale. Cela passe notamment par le rejet catégorique de la corruption. Vous êtes l’avenir de la République Démocratique du Congo, une nation unie et indivisible. Vous incarnez l’espoir d’une Afrique maîtresse de son destin, consciente de sa grandeur et de sa place dans le concert des nations. Cette campagne doit devenir un véritable mouvement national porté par vous et pour vous”.

Convaincue que la jeunesse doit s’approprier cette lutte, Judith Suminwa Tuluka a invité tous les membres du gouvernement à jouer pleinement leur rôle dans la promotion de l’intégrité et du patriotisme.

Face à cet enjeu majeur, le gouvernement de la RDC, en synergie avec les structures de contrôle et de lutte contre la corruption telles que l’IGF, la Cellule Nationale des Renseignements Financiers (CENAREF) et l’Agence de Prévention et de Lutte contre la Corruption (APLC), s’engage à sensibiliser et mobiliser la jeunesse pour qu’elle devienne le véritable gardien de la probité.

“Nous voulons nous affranchir de cette corruption qui gangrène nos institutions, freine le développement économique et accentue la pauvreté. C’est pourquoi le Chef de l’État a fait de la lutte contre la corruption une priorité stratégique. Son engagement indéfectible se traduit par des actions concrètes et des avancées significatives”, a souligné la Première ministre.

L’Inspecteur général des finances et chef de service de l’IGF, Jules Alingete Key, a rappelé que la corruption compromet la bonne gouvernance, aggrave la misère collective et hypothèque l’avenir des jeunes.

“La corruption prive l’État des ressources nécessaires pour investir dans l’éducation, la santé, les infrastructures et l’amélioration du bien-être collectif. En compromettant l’éducation, elle réduit les chances de notre pays d’accéder au rang des économies émergentes, qui reposent aujourd’hui sur l’intelligence et le dynamisme de la jeunesse. Lutter contre la corruption n’est possible que si la population place l’intérêt collectif avant les intérêts personnels. C’est là qu’intervient la notion de patriotisme : combattre la corruption est une vertu patriotique”, a-t-il affirmé.

Profitant de cette campagne, Jules Alingete Key a insisté sur l’urgence du patriotisme, alors que le pays fait face à l’agression rwandaise menée via la rébellion du M23/AFC.

“En ce moment crucial de notre histoire, marqué par des menaces sur l’unité nationale et l’intégrité de notre territoire, cet appel au patriotisme doit retentir avec force. L’Inspection Générale des Finances exhorte la jeunesse congolaise à se mobiliser pour faire échec à toutes les formes de corruption et aux actions antipatriotiques. Nous ne pouvons pas prétendre aller de l’avant en tolérant la culture des antivaleurs dans la gestion publique”, a-t-il averti.

Jules Alingete Key a précisé que cette campagne ne se limitera pas à Kinshasa, mais s’étendra à l’ensemble du pays.

“La présente campagne se déroulera tout au long de l’année 2025 dans les écoles, centres de formation professionnelle, instituts supérieurs et universités, ainsi que dans tous les milieux socio-professionnels des jeunes, sur toute l’étendue du territoire national. Dans cette perspective, l’IGF avait déjà organisé, le 9 décembre 2024, sous le haut patronage du Chef de l’État Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, une conférence internationale à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre la corruption, en présence de représentants de 17 pays africains.”

Pour cette année 2025, qui marque la cinquième année depuis sa redynamisation par Félix-Antoine Tshisekedi, l’IGF mettra l’accent sur la surveillance des finances publiques et la sensibilisation de la population congolaise à la nécessité de condamner la corruption et ses auteurs. Cette démarche s’inscrit dans les recommandations de l’ONU, qui souligne le rôle clé des jeunes défenseurs de l’intégrité dans la lutte contre la corruption et son impact sur leurs communautés.

Clément MUAMBA