Internet Society Chapter RDC a réuni des jeunes mercredi 19 février à Kinshasa autour d'un masterclass qui a porté sur l'essentiel du Fonds de développement du service universel, qui doit son existence à la loi n° 20/17 du 5 novembre 2020. Paterne Kadiat, chargé des missions du fonds, l'a défini comme un mécanisme de politique publique visant à garantir un accès abordable et équitable aux services de communication essentiels pour tous les citoyens, indépendamment de leur lieu de résidence ou de leur revenu.
D'après M. Kadiat, le fonds social universel a été également créé pour appuyer le déploiement des infrastructures de la connectivité pour réduire la fracture numérique dans les zones rurales et périurbaines.
« Aujourd'hui il était question de participer à ce masterclass pour essayer d'expliquer le contexte dans lequel ce fonds a été mis en place, quel est son rôle, quel est son mode de fonctionnement et quelle est sa vision pour impacter positivement et de manière rapide l'accès au service universel de sorte que tout Congolais, où qu'il soit, ait le service de base, à savoir la téléphonie et l'Internet», a déclaré Paterne Kadiat.
Il a en outre précisé que le fonds universel, contrairement aux opérateurs de la télécommunication qui convoitent des milieux urbains où la rentabilité est forte, va au fin fond du pays, là où les routes sont quasiment inexistantes, où il n'y a pas d'électricité pour desservir les populations démunis en service de téléphonie et d'internet.
Dans son exposé devant les membres de Internet Society Chapter et des veilleurs de web, Paterne Kadiat a fait savoir que le fonds universel fonctionne par des financements de contributions des opérateurs de télécommunications, en raison de la redevance de leur chiffre d'affaires, des subventions du gouvernement, les partenariats publics privés ainsi que le fonctionnement international. Il a relevé que pour que ce Fonds, moins connu du grand public, atteigne ses objectifs, doit y avoir la mise en place d’un mécanisme de financement durable et transparent, garantissant la disponibilité des ressources nécessaires.
En effet, le service universel, une fois rendu efficace en RDC, pourrait générer de nombreux avantages économiques et sociaux, tels que l'amélioration de l'accès à l'information et à l'éducation, la simulation de la croissance économique, le renforcement de la gouvernance de la participation citoyenne, la rééducation de la fracture numérique ainsi que l'amélioration de la santé et du bien-être.
À l'en croire, les acteurs clés du service universel sont: le gouvernement, l'autorité de régulation, les opérateurs de télécommunications, la société civile et les partenaires au développement.
Kevin Mukendi est le secrétaire général de Internet Society RDC. Il révèle, quant à lui, que le fonds universel, créé depuis 2020, n'est toujours pas disponible. Il explique l'organisation de ce masterclass par le besoin de voir la grande partie des Congolais non encore connectés se connecter sur internet. Pour sa part, la RDC ne compte qu'une trentaine de pour cent des personnes qui ont accès à l'internet. La structure entend travailler avec le fonds universel pour repérer des zones où le besoin se présente afin de connecter des nouveaux usagers, non seulement à l'internet mais aussi à d'autres services numériques. À l'entendre, Internet Society a finance des réseaux communautaires dans la province du Sud-Kivu, et promet de s'étendre à travers tout le pays, ce avec l'appui de l'État.
Samyr LUKOMBO