Goma : vols, meurtres se poursuivent,... encore deux personnes tuées mardi

Une artère de la ville de Goma
quelques habitants de Goma sur une artère de la ville/Ph. ACTUALITE.CD

Deux jeunes hommes ont été tués dans l'après-midi de ce mardi 11 février dans deux différents quartiers de Goma. D'après plusieurs sources, le premier drame s'est déroulé au quartier de Katindo où un homme d'une trentaine d'années a été lynché puis brûlé vif par des habitants en colère. Selon des témoins, ce présumé voleur faisait partie d'un groupe surpris en plein pillage de téléphones dans un magasin, alors que ses complices ont réussi à s'échapper.

"Quand le propriétaire de la boutique a appelé à l’aide, les habitants sont venus avec des pierres et des machettes, et ils ont tué ce présumé voleur. Ils étaient au nombre de quatre, d'autres se sont échappés. Malheureusement, l'un d'eux a été attrapé par la population et a été directement lynché et brûlé sous les yeux des passants", a indiqué un témoin.

Le second incident a eu lieu dans l'après-midi au quartier Mabanga Nord. Un autre jeune homme, supposé être un habitant du quartier Ndosho, a été abattu par des hommes en tenue militaire. Les circonstances entourant cette exécution demeurent floues.

"Il y a un jeune homme qui vient d'être tué, fusillé. Ce jeune est un habitant du quartier Ndosho. Ayant été pris par la peur en voyant des éléments du M23, ce jeune homme s'est réfugié derrière une clôture, mais les éléments du M23 l'ont poursuivi et l'ont achevé sur le champ", a témoigné à ACTUALITÉ.CD un habitant.

En moins de 24 heures, près de 10 personnes ont perdu la vie dans la ville de Goma et le territoire voisin de Nyiragongo. Cette situation soulève de sérieuses inquiétudes quant à la sécurité dans la ville occupée depuis plus de 10 jours par le M23. Certains observateurs justifient cette flambée de criminalité par l'évasion des milliers de détenus de la prison centrale de Munzenze, tandis que d'autres pointent du doigt la présence incontrôlée de certains éléments wazalendos, porteurs d'armes.

Lors de sa récente intervention à la 37e session extraordinaire du Conseil des droits de l'homme, Bintou Keita, cheffe de la Monusco, a exprimé ses inquiétudes face à la montée de l’insécurité dans la ville de Goma. Elle a souligné que la libération massive de détenus de la prison de Munzenze, suite à l'offensive du M23, avait contribué à l'augmentation de la criminalité dans la région.

Josué Mutanava, à Goma