Un incendie tragique survenu à la prison de Munzenze, le lundi 27 janvier 2025, a coûté la vie à 132 femmes et 25 nourrissons, sur un total de 150 détenues, lors de l’entrée des rebelles du M23 dans la ville de Goma.
Selon des témoins sur place, des obus auraient explosé dans les cellules réservées aux femmes et aux enfants, provoquant un incendie meurtrier.
« Nous étions dehors lorsque nous avons vu de la fumée s’échapper de la cellule des femmes. Le crépitement des balles était tel qu’il était impossible de leur venir en aide. Les détenues étaient bloquées, car quelqu’un avait emporté la clé. Elles criaient avec leurs enfants, mais personne ne pouvait les sauver, » a confié un témoin à ACTUALITÉ.CD.
Un autre témoin rapporte également que la fumée s’échappait de la cellule des hommes.
« Ceux qui ont réussi à sortir l’ont fait, mais plusieurs sont morts en tentant de fuir à cause de la fumée », dit-il.
Ce vendredi 7 février 2025, les équipes de la Croix-Rouge ont commencé l’évacuation des corps. Les proches des victimes, en état de choc, ont assisté impuissants à la scène.
« Ma fille était en prison pour une dette. On m’a dit que son corps serait évacué aujourd’hui. Même si les corps sont calcinés, je pourrais reconnaître le sien », a déclaré Marie-Jeanne, en larmes.
Un autre témoin affirme avoir reçu un appel déchirant avant le drame.
« Ma sœur m’a appelée pour me dire qu’elle était coincée en prison et qu’il était impossible de sortir, car les portes étaient fermées de l’extérieur. L’incendie aurait été provoqué par une bombe », témoigne-t-il.
Cela fait désormais près de deux semaines que les rebelles du M23 occupent Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Lors de leur entrée dans la ville, plus de 3 000 personnes ont été tuées et plus de 2 800 autres blessées, selon les Nations unies. Les blessés sont actuellement pris en charge dans des structures sanitaires locales, notamment à l’hôpital CBCA Ndosho.