Naufrage à Isongo: des vestiges visibles sur le lac, les habitants révèlent une version détaillée des faits

Vestiges de l'embarcation naufragée du 17 décembre 2024 au port d'Isongo sur le lac Mai-Ndombe
Vestiges de l'embarcation naufragée du 17 décembre 2024 au port d'Isongo sur le lac Mai-Ndombe

Les débris de l’embarcation qui a fait naufrage le 17 décembre dernier sur le lac Mai-Ndombe sont encore bien visibles près du port du village d’Isongo, situé à plusieurs dizaines de kilomètres de la ville d’Inongo. Parmi ces vestiges, on distingue notamment les latrines et la proue, partiellement immergées mais visibles à la surface du lac, telles des icebergs. Des morceaux de bois, autrefois partie intégrante de l’embarcation, flottent également à la dérive.

Ces restes, devenus des symboles du drame, rappellent un accident tragique qui a coûté la vie à une vingtaine de personnes.

La version des habitants 

Alors que les premières analyses avaient pointé du doigt une surcharge comme cause principale du naufrage, les habitants d’Isongo apportent une version plus nuancée. Selon eux, la vétusté avancée de l’embarcation, combinée à la surcharge, serait à l’origine de l’accident.

"Les bois étaient vieux et ne pouvaient plus supporter une telle pression. Avec le poids des passagers entassés sur la toiture, cette dernière s’est effondrée sur ceux qui étaient en dessous, provoquant la tragédie", raconte un témoin retrouvé au port.

"Aucun passager sur la toiture n’a perdu la vie. Ce sont ceux qui étaient en dessous, écrasés par la chute de la toiture et la charge, qui ont été les victimes principales", ajoute un autre habitant.

Une tragédie au port 

Des témoins expliquent que le drame s’est produit alors que la baleinière n’avait pas encore quitté le port.

"Les voyageurs sont montés en masse : certains en bas, d’autres sur la toiture. L’embarcation, déjà en mauvais état, n’a pas tenu. Si cela s’était produit à une cinquantaine de mètres du port, personne n’aurait survécu", confie un  villageois.

Les habitants révèlent également un fait troublant : l’armateur aurait tenté d’alerter les autorités locales sur la surcharge de l’embarcation.

"L’armateur avait demandé à la police d’intervenir pour faire descendre les passagers en surnombre, mais ces derniers ont refusé d’obtempérer",  rapporte un témoin.

Le naufrage, survenu à quelques mètres seulement du port a fait 22 morts, 254 rescapés, plusieurs blessés et des disparus.

Jonathan Mesa