Interpellation du vice-gouverneur à l'Assemblée provinciale du Haut-Katanga : Justicia ASBL dénonce les actes d'intolérance des militants de l'UDPS et l'attaque ciblée des élus locaux à Lubumbashi

Photo d'illustration
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Alors que le Vice-gouverneur du Haut-Katanga, Martin Kazembe Shula était invité mercredi par le Bureau de l'Assemblée provinciale pour y être entendu autour d'un dossier se rapportant à la spoliation d'une partie du Lac Tshombe, à Lubumbashi, le nouveau siège de cet organe délibérant a été envahi par plusieurs dizaines des militants du parti présidentiel, venus contester cette procédure. Le vice-gouverneur étant lui-même président de la Fédération de N'Djamena du parti présidentiel.

 Michel Kabwe, président de l'Assemblée provinciale, lui aussi cadre du parti de Félix Tshisekedi et responsable d'une autre Fédération, a dit toute sa désolation au regard de cet envahissement du siège de l'Assemblée, perturbant le déroulement du travail des élus qui sont en session extraordinaire.

Face à ces troubles, Justicia ASBL, une organisation de promotion et de protection des droits de l'homme, du droit humanitaire et de développement basée en RDC, est préoccupée par la dégradation de la situation sécuritaire et sociale dans la province Haut-Katanga au regard l'attaque du siège de l'Assemblée provinciale par une dizaine des militants du parti au pouvoir Union pour la Démocratie et le Progrès Social, UDPS.

"En effet, ce mercredi 08 janvier 2024, des militants de l'UDPS, parti politique du Président de la République Félix Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO ont investi l'avenue du 30 juin pour s'en prendre aux députés provinciaux en session extraordinaire se rapportant à l’interpellation du Vice-gouverneur de la Province du Haut-Katanga sur base de la lettre du 06 janvier 2025 n°001/P/AP/H-KAT/2025 du Président de l’Assemblée Provinciale, l’Honorable Michel KABWE MWAMBA. Tout porte à croire que cette interpellation viserait à entendre le Vice-gouverneur Monsieur KAZEMBE CHULU au sujet de la désaffectation et la vente d'une partie du lac Kipopo aux particuliers, au moment où il assumait les fonctions de Maire de la ville de Lubumbashi", lit-on dans ce communiqué de Justicia ASBL.

Timothée Mbuya, Coordonnateur de cette structure et qui a signé ce communiqué, explique que cet envahissement de l'Assemblée est une forme d'instrumentalisation des militants pour des fins personnelles en bloquant le déroulement du travail des élus provinciaux.

‘’L'instrumentalisation des militants des partis politiques pour empêcher une institution provinciale indépendante de faire son travail comme le prévoit la constitution de la République est inacceptable", poursuit-il.

Pour disperser les manifestants, les éléments de la Police Nationale Congolaise ont dû recourir à l'usage des gaz lacrymogènes.

"Ils auraient dû aussi arrêter ces militants et les déférer devant les instances judiciaires compétentes pour être poursuivis selon la rigueur de la loi comme c'est souvent le cas lors des manifestations des partis politiques de l'opposition. C’est donc ici le lieu, pour JUSTICIA Asbl d'inviter les services de sécurité dont la Police Nationale Congolaise ainsi que les autorités judiciaires à faire preuve d'impartialité dans le traitement des cas de vandalisme des militants des partis politiques car la politique de deux 
poids deux mesures est contre-productive dans un pays qui se recherche à consolider ses institutions démocratiques", rappelle Justicia ASBL.

Justicia ASBL invite, à l'occasion, les députés provinciaux du Haut-Katanga à ne pas céder à toute sorte de chantage politique pour exercer leurs attributions constitutionnelles de contrôle des actes pris par les autorités publiques. Elle demande aux partis politiques dont l'UDPS de ne pas instrumentaliser leurs militants pour empêcher les institutions provinciales d'accomplir leur mission.
Elle invite en outre la Police Nationale Congolaise à cesser de faire de distinction lorsqu’ il s’agit d’encadrer les manifestations des partis politiques.

Pour le contexte, le siège de l'organe délibérant a été envahi par les militants du parti présidentiel venus soutenir le vice-gouverneur Martin Kazembe et dénoncer son interpellation. Ce qui a suscité la colère et l'indignation des élus, alors qu'il s'agit, selon eux, d'un exercice de routine où les officiels de l'exécutif font l'objet de contrôle sur la gestion de la chose publique.

José Mukendi