Inongo : impayés depuis 12 mois, des conseillers communaux pris entre travaux champêtres et devoirs officiels

Service infographie ACTUALITE.CD
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Faut-il renouer avec les travaux champêtres ou s'en tenir à la fonction officielle d'élu du peuple ? Cette question taraude de nombreux Conseillers communaux d'Inongo, confrontés à une situation économique précaire. Impayés depuis 12 mois, ces élus se retrouvent dans une confusion grandissante quant à leur statut et leurs responsabilités.

Une circulaire sans effet durable 

Malgré une circulaire du Vice-premier Ministre de l’Intérieur et Sécurité, qui engageait les exécutifs provinciaux à soutenir le fonctionnement des Conseils communaux via les quotités de rétrocession allouées aux Entités Territoriales Décentralisées (ETD), l’impact est resté une courte joie. 

En effet, les Conseillers communaux d’Inongo avaient brièvement goûté à une prise en charge lorsqu’une enveloppe de 2 millions de francs congolais leur avait été octroyée, mais cette prise en charge n’a duré qu’un mois. Depuis quatre mois, aucune aide n’a été reçue, plongeant les Conseils communaux dans une situation critique.

Un fonctionnement au ralenti

A titre illustratif, le Conseil communal de Bonse a  un siège grâce à un contrat de bail dont le coût s'élève à 120. 000 FC le mois. Il n'y a aucun meuble de bureau, les membres sont obligés de se cotiser pour tenir les plénières. 

"Nous avons un sérieux problème pour payer le loyer. Pour avoir même des chaises de bureau, on se débrouille pour tenir des plénières en louant des chaises. Nous demandons au gouvernement de nous envoyer ne fût-ce que les frais de fonctionnement", a déclaré Seba Manongo, président du Conseil communal de Bonse. 

Des élus tiraillés entre leur statut et leur survie 

Dans ce contexte, certains élus envisagent un retour aux activités agricoles, halieutiques ou de chasse qu'ils exerçaient avant leur élection. Une perspective qui suscite de profondes interrogations :

"Parmi nous, il y a ceux qui étaient pêcheurs ou cultivateurs avant de devenir conseillers. Ils ont tout laissé parce qu’on les appelle honorables. Mais, aujourd’hui, faut-il reprendre la houe ou la canne à pêche pour survivre ? Peut-on concilier ce titre d’élu avec le champ ? ", s’interroge le président du Conseil communal de Bonse. 

Une crise généralisée 

La ville d’Inongo, avec ses trois Conseils communaux (Bonse, Mpongonzoli et Mpolo Maurice), compte 21 élus. Tous font face aux mêmes défis, et l’absence de rémunération met en péril leur capacité à assumer leurs fonctions et à répondre aux attentes des populations locales.

Jonathan Mesa