Martin Fayulu a lancé un appel à un « processus de Kinshasa », une initiative visant à promouvoir la vérité, la réconciliation et la cohésion nationale en République démocratique du Congo.
Dans un message à la nation prononcé ce lundi, Fayulu a dénoncé ce qu’il qualifie de « désordre orchestré » depuis le « hold-up électoral de 2018 » et les élections contestées de 2023. Il a dressé un constat alarmant de la situation du pays, évoquant une corruption endémique, une insécurité croissante et une pauvreté extrême touchant une grande majorité de la population. Selon lui, les institutions sont gangrenées par des détournements massifs de fonds publics, des pratiques de favoritisme tribal et une incapacité à répondre aux besoins fondamentaux des citoyens.
L’ancien candidat à la présidence a particulièrement critiqué le gouvernement pour son incapacité à faire face aux défis sécuritaires. Il a accusé le régime de négligence face à l’occupation de plus de 130 localités par le M23 au Nord-Kivu et aux violences perpétrées par d’autres groupes armés dans plusieurs régions du pays, notamment dans l’Ituri, le Bandundu et le Sud-Kivu. Fayulu a aussi dénoncé l’abandon de l’armée congolaise, dont il a salué le courage malgré un équipement insuffisant.
Dans ce contexte, Fayulu s’est fermement opposé au projet de révision constitutionnelle évoqué par le gouvernement, estimant qu’il s’agit d’une « distraction inutile » dans un moment où le pays est en guerre et connaît des crises multiples. Il a rejeté l’idée selon laquelle un changement de Constitution pourrait résoudre les problèmes actuels, affirmant que ce n’est pas le texte fondamental mais le leadership qui est en cause.
Pour répondre à ces crises, Martin Fayulu a proposé le lancement du « processus de Kinshasa », un cadre de dialogue national sous la conduite des leaders religieux. Cette initiative vise à réunir toutes les parties prenantes – gouvernement, opposition, société civile et organisations internationales – pour discuter des réformes nécessaires à la stabilité et au développement du pays. Il a exhorté la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), l’Union africaine (UA) et les Nations unies à soutenir cette démarche.
Fayulu a également exigé la libération immédiate de plusieurs prisonniers politiques, dont Jean-Marc Kabund et Seth Kikuni, ainsi que d’autres militants pro-démocratie détenus, dénonçant ce qu’il a qualifié de répression systématique des voix dissidentes.
Martin Fayulu a appelé les Congolais à rester mobilisés et à s’opposer fermement à toute tentative de modification de la Constitution. Il a exprimé ses vœux de paix et de prospérité pour l’année 2025, affirmant sa détermination à continuer la lutte pour un Congo libre, fort et uni.
Le 7 décembre 2024, il avait rencontré Moïse Katumbi à Genval, en Belgique, pour renforcer l'unité contre la révision constitutionnelle envisagée par le gouvernement.
Le 18 novembre 2024, Fayulu a réitéré son opposition à toute modification de la constitution, promettant de mobiliser la population pour défendre l'ordre constitutionnel.